Sabah Fakhri : Le triomphe de l’authenticité

Samedi 12 Juin 2010

Le public marocain ne connaît que trop bien le chanteur syrien Sabah Fakhri. Cette connaissance remonte au début des années 70 et, depuis, elle s’est consolidée et a créé une complicité entre ce chanteur et les Marocains qui fredonnent aujourd’hui la plupart de ses chansons.
Sabah Fakhri passe aujourd’hui pour être le meilleur chanteur et vocaliste de la scène arabe. Il est, aussi, l’un des rares qui défendent et entretiennent la chanson arabe ; celle puisée dans notre culture et civilisation auxquelles son pays natal, la Syrie (Achcham) a beaucoup apporté. Certes, lorsqu’on évoque (Achcham), il ne s’agit pas uniquement de la Syrie dans ses frontières actuelles. D’ailleurs, il fut un temps où le monde arabe se divisait en quatre régions, à savoir « Achcham », « Al Jazirah Al Arabia », « Al Yaman », « Al Maghreb ».
Ce que chante Sabah Fakhri, ce ne sont pas des textes nouveaux ou des mélodies nouvelles. Il ne cesse, au contraire, de puiser dans un patrimoine séculaire tels les « Mouachahates ».
Mais cet artiste hors pair, que l’on a inscrit dans le livre des records « Guinness » pour avoir chanté une dizaine d’heures sans interruption, sait « traiter » avec tous les publics, selon leurs goûts musicaux. Au Maroc, ce pays qu’il chérit énormément, il puise effectivement dans les « Mouachahates » et les « Noubates », car connaissant parfaitement les relations de ce public avec la musique andalouse. D’ailleurs, Sabah Fakhri n’a jamais caché son admiration pour ce public « connaisseur » mais « exigeant » en même temps. C’est la même démarche pour lui lorsqu’il s’agit d’une soirée, fût-elle dans un pays occidental ou extrême-oriental. Pour être à l’écoute et plaire à tous les publics, Sabah Fakhri s’est doté d’un grand capital artistique en s’initiant aux musiques occidentale, orientale et extrême orientale.
C’est pour lui, à juste titre, la meilleure manière de renforcer les connaissances et les affinités des peuples avec certains genres de musique. Aussi, opte-t-il pour l’improvisation qui, à l’occasion, peut prendre le dessus sur le conventionnel et le prérequis. Rares, en effet, sont les musiciens qui réussissent ce pari. Il faut avoir la musique dans les veines, avoir le feeling, comme disent les jazzmen.
Sabah Fakhri possède la culture musicale, le capital civilisationnel et le feeling. Il restera une adresse incontournable de la musique arabe sans considération d’âge ou de nationalité.

Libé

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