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Le Labour du premier ministre Gordon Brown est vaincu perdant plus de deux millions de voix mais limite les dégâts en conservant selon les projections quelque 255 sièges. Et malgré l’engouement des médias et d’une bonne partie de l’opinion pour ses appels au changement contre «les vieux partis», le jeune leader des Libéraux-démocrates Nick Clegg ne réussirait pas sa percée en sièges avec selon les projections à peine 61 circonscriptions gagnées.
Cela pourrait monter mais il reste loin derrière les deux autres comme si au dernier moment les électeurs britanniques avaient eu peur de bouleverser la donne et un bipartisme bien installé. Mais le système uninominal à un tour par circonscription en vigueur en Grande-Bretagne permet à celui qui arrive en tête d’emporter la mise et les différences entre les scores en voix et les sièges peuvent être très importantes.
«Si une part importante des voix ne s’est pas traduite en sièges pour les Libéraux démocrates, cela sera une nouvelle preuve pour beaucoup de Britanniques de l’injustice de ce système», souligne Simon Hix, du centre de politique comparée européenne à la London School of Economics (les) qui organisait une soirée d’analyse des élections. Beaucoup d’experts restent sceptiques sur ces projections et plusieurs fois – notamment en 1992- elles se sont trompées donnant le travailliste Neil Kinnock vainqueur dans une élection finalement remportée... par le conservateur John Major. Mais au fil de la nuit les résultats confirment au moins la certitude qu’il n’y aura pas de majorité absolue. Une situation sans précédent sauf lors des élections de 1924, 1929 et 1974.
Les trois leaders en lice ont chacun perdu leur pari. David Cameron n’a pas su convaincre et remporter la majorité qui lui permettrait d’aller dès vendredi matin auprès de la Reine puis de s’installer au 10, Downing Street. Gordon Brown qui affrontait son premier scrutin en tant que Premier ministre et qui n’avait même pas été élu à la tête du parti quand Tony Blair lui a passé le relais, s’est montré un très piètre politicien, un mauvais communiquant, un candidat catastrophique. Le Labour enregistre ses pires résultats depuis longtemps et il ne pourra plus gouverner seul. Quant à Nick Clegg il ne réussit pas la percée espérée même s’il reste le faiseur de roi. Les commentateurs britanniques qui évoquent «l’élection la plus excitante depuis un demi siècle» découvrent les joies de la politique à l’italienne ou à la belge échafaudant les scénarios les plus échevelés.
Si l’hypothèse la plus probable avec un tel score de 307 sièges pour les «Tories» reste celle d’un gouvernement minoritaire ou appuyé par les Unionistes d’Irlande du nord, certains évoquent aussi une «rainbow coalition» avec le Labour, les Libéraux-Démocrates, le parti écossais (SNP) et d’autres partis régionaux. Gordon Brown, tenace affirmait dans la nuit que faute de majorité, «son devoir vis à vis du pays est de former un gouvernement qui apporte la stabilité».
Mais cela implique le soutien des lib-dem de Nick Clegg qui récuse Gordon Brown. «Le gouvernement du Labour a perdu son mandat pour gouverner le pays», a t il affirmé dans la nuit, avant de déclarer «préférable que tout le monde prenne un peu de temps». Mais il pourrait sans Brown accepter un accord de gouvernement en échange de la réforme du système qu’il appelle de ses voeux avec le soutien d’une bonne partie de l’opinion.