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Une séance de travail a réuni, dernièrement, à la ville blanche, des gouverneurs et des agents des autorités locales afin de faire le point sur les modalités de démarrage de ce chantier destiné aux personnes nécessiteuses qui ne sont pas éligibles au régime de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour faire face à leurs dépenses de santé.
S’agit-il d’une véritable entrée en la matière ou d’un autre programme pilote après celui de la région de Tadla-Azilal ? Difficile de répondre, puisque, aucune information n’a filtré sur la nature de ce nouveau chantier et que les responsables de ce dossier ont refusé de communiquer à ce propos.
Lancé officiellement par le Premier ministre en novembre 2008, dans le cadre d’une expérience pilote dans la région Tadla-Azilal, le RAMED a été conçu comme un régime social de base destiné à assurer une couverture médicale aux populations démunies identifiées par une commission provinciale et des comités locaux représentant les ministères de la Santé, de l'Intérieur, des Finances, de l'Agriculture et de l'Entraide nationale.
La prise en charge médicale des personnes couvertes par ce régime médical de base nécessite que les soins de santé soient dispensés aux hôpitaux publics, établissements publics de santé et services sanitaires relevant de l’Etat et non pas dans les établissements privés.
Pour ce qui est du panier des soins de santé, les prestations médicales couvertes par ce régime sont les mêmes que celles couvertes par l’AMO. Elles portent sur les pathologies coûteuses, les actes de médecine générale et chirurgicale ainsi que les médicaments.
Après son entrée en fonction, le RAMED couvrira également les analyses biologiques, les consultations aux urgences ainsi que les soins liés à l’hospitalisation et à l’accouchement.
Selon certaines estimations, plus de 13 millions de Marocains sont éligibles à ce régime. 4,6 millions d’entre eux sont situés en milieu urbain et 8,5 millions en milieu rural.
Pourtant, qu’en est-il de cette expérience pilote, trois ans après son lancement ? Pour certains spécialistes, le bilan est mitigé. L’ensemble des indicateurs révèlent que l’expérience piétine et que plusieurs lacunes ont entravé sa progression.
Dans la région d’Azilal qui a servi d’expérience pilote et qui abrite une population cible estimée à environ 420.000 habitants, seuls 40.819 dossiers ont été présentés par des personnes économiquement faibles pour bénéficier du RAMED et uniquement 31.500 ont été acceptés dont 13.800 au milieu rural, soit un taux de couverture de près de 25%.
Pour les spécialistes, cette situation est due à certains aspects techniques et financiers de ce dispositif mal conçu ou difficile à appliquer.
Ces experts remettent en cause les mécanismes actuels de reconnaissance de la qualité d’indigent et les modalités de l’identification de types de pauvreté (absolue ou relative).
Les méthodes de calcul des revenus ont été aussi critiquées du fait que les indicateurs socioéconomiques intégrés en tant que critères sont souvent inopérants voire irréalistes. Les professionnels du secteur ont pointé du doigt également la contradiction des données collectées par les autorités et les élus locaux, le manque et la faiblesse des ressources humaines formées pour recenser la population cible, les retards enregistrés au niveau de la délivrance des cartes qui peuvent durer des mois, la volatilité des promesses de mise à niveau des hôpitaux et des centres de soins, et le fait de forcer les patients à acheter des médicaments bien qu’ils disposent d’une carte d’indigence.
A la lumière de cette expérience, ces spécialistes estiment que le RAMED risque d’échouer si l’ensemble de ces paramètres ne sont pas pris en compte par les responsables. Mais ils pensent que les vrais problèmes sont ailleurs. Ils touchent à l’identification des populations cibles au niveau de chaque région et à la mise à disposition des ressources financières nécessaires qui s’élèvent à 2.7 milliards de DH.
Selon des sources concordantes, les ressources financières font défaut et l’Etat ne semble pas en mesure de mettre à disposition les moyens qu’il faut pour le bon fonctionnement du RAMED. Quant aux collectivités locales, elles n’ont jamais intégré ce volet dans leurs budgets respctifs.
A noter que le coût global de ce régime au titre de l’année 2008 a atteint plus de 2,6 milliards de dirhams, ce qui représente un peu plus de 320 dirhams par bénéficiaire et par an. Pour la période 2007-2010, le taux d'accroissement annuel de ce coût a été estimé à 1,9%.