C’est le scrutin qui a suscité tant de commentaires à travers le monde. Un candidat au poste de président qui n’a pas pu mener sa propre campagne. Et même quand on l’emmène aux urnes, il y va sur un fauteuil roulant et entre dans l’isoloir avec un accompagnateur!
Si Abdelaziz Bouteflika, à 77 ans, accepte la tutelle de ses «parrains», les Algériens, eux, ne veulent plus se sentir «mineurs». Le mouvement « Barakat » est un signe de sursaut. Les citoyens ont certainement peur d’aller jusqu’au bout, car les exemples des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient risquent de refroidir leurs ardeurs.
Le titre du quotidien algérien El Watan était on ne peut plus significatif : un scrutin de l’absurde. Le jour du vote n’était pas le même. L’ambiance dans plusieurs pays n’était pas celle d’une fête démocratique, loin de là. Les images du président ont inspiré les créateurs des réseaux sociaux en Algérie et ailleurs. Une «marionnette» obéissante aux ordres de ses maîtres… Ailleurs, des émeutes ont secoué quelques régions du pays, la Kabylie en tête. On brûle, on coupe la route, on saccage les bureaux de vote, on affronte violemment les forces de l’ordre, on manifeste... Le pronom «on» est, ici, bien défini, ce sont les forces vives du pays. Bilan d’une journée : des dizaines de blessés, de détenus et des milliers de déprimés surtout… Cette journée qui «restera gravée dans les mémoires comme étant le scrutin de l’absurde».
Enjeu majeur, le seul peut-être, le taux de participation officiel ne tombera que vers le coup de 22h40 : 51,70 %. Les différentes tribunes de l’opposition n’évoquaient pas plus de 23 %! Un écart de taille. L’Algérie est désormais partagée, sinon écartelée entre deux grandes tendances: le statu quo ou le changement? Une nouveauté cependant: le boycott a été mené de façon organisée… ». Un signe révélateur de ce que sera l’avenir de l’Algérie.