Son retour en France a immédiatement suscité de nombreuses réactions politiques, principalement dans le camp socialiste. "Je pense à son bonheur et à celui d'Anne de se retrouver ici, et c'est déjà beaucoup", a déclaré aux journalistes l'ancien ministre socialiste Jack Lang, qui réside lui aussi place des Vosges. Mais c'est bien la parole de Dominique Strauss-Kahn lui-même qui est la plus attendue désormais. Si l'hypothèse d'une intervention médiatique dès ce dimanche est écartée, il pourrait accorder un entretien à un journal télévisé ou à un hebdomadaire dans les prochains jours, selon plusieurs médias. Cette intervention pourrait lui permettre de livrer sa version des événements des derniers mois et du dossier judiciaire. Mais pas forcément de tenter d'emblée de reprendre place sur l'échiquier politique, même si certains de ses proches espèrent encore le voir un jour rejouer un rôle de premier plan. "Le choc des événements de ces dernières semaines l'a amené à se mettre de côté par rapport à la vie politique mais je ne vois pas comment notre pays pourrait se passer de telles compétences", a ainsi déclaré sur LCI Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris, qui a apporté son soutien à François Hollande pour la primaire PS. Les Français eux-mêmes semblent cependant réticents à l'idée d'un retour rapide en politique de celui qui figura longtemps dans le peloton de tête de leurs personnalités préférées. Selon un sondage publié fin août, 80% des Français et 77% des sympathisants de gauche ne souhaitent pas que Dominique Strauss-Kahn revienne dans la course des primaires. Anticipant sur son retour en France, plusieurs responsables du Parti socialiste avaient commencé ces derniers jours à prendre leurs distances avec leur camarade. Arnaud Montebourg, candidat à l'investiture socialiste, a ainsi souhaité que l'ex-maire de Sarcelles présente des excuses "à l'égard des socialistes et des électeurs de toute la gauche".
Revenu à Paris, Dominique Strauss-Kahn n'en a toutefois pas totalement fini avec la justice. Américaine d'abord, car il reste visé par une procédure au civil engagée par son accusatrice, Nafissatou Diallo. Française ensuite, puisqu'une enquête est ouverte sur un abus sexuel présumé, allégué par Tristane Banon, une romancière qui dit avoir été agressée en 2003. La mère de cette dernière, Anne Mansouret, élue PS au conseil général de l'Eure a d'ailleurs critiqué dimanche les conditions de son retour. "Tant que M. Strauss-Kahn n'aura pas été jugé, il ne sera pas blanchi. Donc, comme beaucoup de Français, comme beaucoup de socialistes, je trouve que ce retour et la façon dont il est présenté est à proprement parler indécent", a-t-elle ajouté sur BFM TV. A droite, les premières réactions visent aussi la médiatisation de ce retour, qui occulte en partie le "Campus", l'université d'été de l'UMP réunie à Marseille ce week-end. "Savoir si M. Strauss-Kahn a le sourire quand il arrive à l'aéroport, s'il arrive à semer la presse en prenant un avion qui n'est pas le bon et s'il va habiter à Paris ou chez des amis: si ça efface le Campus (de l'UMP), je suis quand même très inquiet pour la vie politique française", a déclaré le député UMP des Bouches-du-Rhône Renaud Muselier.