
Selon des sources judiciaires égyptiennes, l’ex-président égyptien pourrait être condamné à la peine capitale s’il était reconnu coupable. D’après une commission d’enquête gouvernementale, 846 personnes ont été tuées et 6.476 autres blessées lors de ces manifestations. Dans un rapport, la Commission a fait état d’un «usage excessif de la force par les Services de sécurité» contre les manifestations en ouvrant le feu à balles réelles, en postant des tireurs sur les toits et utilisant des véhicules pour faucher les protestants. Dans le cadre de ce procès, l’homme d’affaires Hussein Salem, très proche des Moubarak, est jugé par contumace. Lors des premières audiences, les avocats de la défense du Raïs et des victimes avaient demandé l’audition de 1.600 témoins. Selon la défense, ce témoignage pourrait aider la Cour à déterminer si Moubarak a donné l’ordre à son ministre de l’Intérieur Habib Al Adli de tirer sur les protestataires ou si Adli a agi indépendamment. Afin de disculper l’ancien Raïs de l’accusation de «massacre de manifestants» sur la place Tahrir, Me Al-Dib a évoqué les dépositions du principal témoin de cette affaire, le chef du service de renseignements généraux, Omar Souleimane.
Ce dernier a confirmé que dès le début de la révolte, des combattants armés du groupe chiite libanais Hezbollah s’étaient infiltrés en Egypte pour déstabiliser le pays avec l’aide des extrémistes du mouvement des Frères musulmans. «Ce sont ces éléments qui ont participé aux massacres, aux attaques de commissariats de police et à la libération de milliers de criminels dangereux détenus en prison», a indiqué l’avocat. Concernant l’accusation d’enrichissement illégal, l’avocat fait savoir que «tout ce que Moubarak possède personnellement et que l’instruction a réussi à prouver, ce sont un compte de six millions de livres».
«Tout ce qui est dit actuellement au sujet de Hosni Moubarak et des membres de sa famille relève du mensonge», a déclaré l’avocat. «Tout ce qu’on dit des millions amassés à l’étranger, des massacres de manifestants et de l’intention de nommer son fils cadet Jamal comme successeur est absolument faux», a-t-il affirmé. Selon Me Al-Dib, aucun chef d’accusation retenu contre l’ancien leader égyptien n’est étayé par des preuves concluantes.
«Un peu plus d’un million de dollars dans une banque égyptienne et une petite maison à Charm-El-Cheikh, c’est tout ce qu’il (Moubarak) a accumulé en 62 années de fonction publique et de service militaire», a précisé l’avocat. Et d’ajouter que «personne n’a trouvé à l’étranger un seul dollar ni un seul mètre carré d’immobilier appartenant au prévenu». Après la chute du régime de Hosni Moubarak, des dizaines d’actions pénales ont été intentées contre d’anciens responsables égyptiens. Un grand nombre d’entre eux, dont le président lui-même et ses deux fils, ont été arrêtés et placés en détention provisoire.