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Hier à Ifrane, le personnel de la justice en a fait l'amère expérience s'ajoutant de la sorte aux victimes des autres corps de métier.
« Le sit-in de la colère » auquel avait appelé le Syndicat démocratique de la justice (SDJ) affilié à la FDT, était prévu à partir de 9 heures devant le lieu où la Haute commission du dialogue national pour la réforme de la justice tenait son 4ème round. Il était 8 h 30 quand des forces de l'ordre, tous corps confondus, ont commencé à user de leurs matraques avec une cruauté délibérée, voire une barbarie programmée.
De nombreux blessés sont à déplorer. Toutefois, il semble que les coups n'étaient pas distribués à l'aveuglette. Il y avait manifestement des cibles privilégiées. Abdessadek Saidi, secrétaire général du SDJ, devait assurément en faire partie vu l'acharnement dont il a été l'objet. Le terrible résultat doit faire la fierté de ces forces dites de l’ordre et de leurs commanditaires, gouvernement en tête. Abdessadek Saidi souffre d'un traumatisme crânien et a eu la nuque brisée. Son état est tellement grave que l'hôpital d'Ifrane n'a pas été en mesure de l'admettre. Son transfert vers une clinique privée à Fès s'est avéré indispensable.
Contacté par « Libé », Charifi Alaoui, membre du bureau national du Syndicat démocratique de la justice, a confirmé que la réunion devait avoir lieu à l'Université Al Akhawayn, mais les organisateurs ont décidé de changer de lieu pour éviter la protestation du personnel de la justice. Ils ont opté pour l'Ecole nationale forestière des ingénieurs. «Arrivés à l'ENFI, poursuit-il, on a trouvé l'école encerclée d'une façon inhabituelle par toutes sortes de forces de sécurité. C'est inimaginable. Peu après, la police est intervenue de manière barbare en vue de nous disperser. Il y a eu beaucoup de blessés dont le secrétaire général de notre syndicat ».
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement recourt à la force pour museler le personnel de la justice. Il faut rappeler qu'une intervention musclée a eu lieu contre le personnel de la justice lors d’un sit-in organisé, mardi dernier, à la Cour d'appel de Casablanca.
La FDT a averti, dans une lettre adressée au chef du gouvernement, de l'usage excessif de la force à l'encontre des fonctionnaires de la justice et de l'entêtement du ministre de la Justice et des Libertés à continuer à exclure le corps des greffiers du dialogue national sur le réforme de la justice. La centrale a, par ailleurs, considéré « les entraves à l'exercice du droit syndical et aux protestations pacifiques comme une violation de la loi et des règles organisant et régissant l'action syndicale ». Mais apparemment, le gouvernement, Mustapha Ramid en tête, a fait la sourde oreille.