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Alors que semblait s’éloigner la perspective de pourparlers entre les rebelles et le régime annoncés vendredi par la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), le président en exercice de l’Union africaine, Thomas Boni Yayi, était attendu à Bangui pour rencontrer dimanche le président Bozizé afin d’encourager une sortie de crise par le dialogue.
«Le président se déplace pour faire de la prévention, il va inviter les différentes parties à la négociation», a déclaré à l’AFP le chef de la diplomatie béninoise Nassirou Arifari Bako. «Sa démarche s’inscrit dans le cadre du soutien à toutes les décisions de la Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale», a-t-il souligné.
Plus tôt samedi, la rébellion du Séléka, qui combat le président Bozizé au pouvoir depuis 2003, a pris sans combat la ville de Sibut, à 160 km au nord de la capitale, nouveau succès enregistré en trois semaines d’offensive.
Dimanche, le ministre de l’Administration territoriale (Intérieur) centrafricain José Binoua a indiqué à l’AFP que la prise de Sibut avait «créé la confusion et une peur à Bangui», accusant les rebelles de fomenter une guerre de religion.
«Les rebelles sont entrés dans Sibut. Il n’y a pas eu de combats, les Forces armées centrafricaines (FACA) stationnées là ainsi que les troupes tchadiennes ayant quitté la ville hier soir (vendredi) pour se positionner à Damara», dernier verrou à 75 km au nord de Bangui, a de son côté déclaré à l’AFP un responsable militaire centrafricain.
«Nous continuons à progresser et nous avons récupéré Sibut», a confirmé l’un des responsables du Séléka, Djouma Narkoyo, joint par téléphone satellitaire à Bambari (centre).
Selon des habitants arrivés à Bangui depuis Sibut, une soixantaine de véhicules des troupes tchadiennes et centrafricaines ont été aperçus dans la soirée de vendredi en train de converger vers Damara.
La concentration des forces armées tchadiennes et centrafricaines à Damara est désormais le dernier recours contre une progression de la rébellion jusqu’à Bangui.
Des barrages de jeunes armés de machettes sont aussi apparus depuis vendredi dans les 4e et 8e arrondissements, le fief du président centrafricain, dans le nord de Bangui. Ces jeunes dont la présence est tolérée par les forces de l’ordre contrôlent les voitures pour débusquer des infiltrés ou des armes, a indiqué un habitant sous couvert de l’anonymat.
Les rebelles sont également parvenus à repousser une contre-offensive des forces régulières sur Bambari, qui était jusqu’à début décembre une place forte des FACA, à 300 km au nord-est de Bangui, avant d’être conquise dimanche dernier par le Séléka.
Parallèlement, la France a porté vendredi sa présence militaire à 400 hommes avec l’envoi de 150 parachutistes à l’aéroport de Bangui et la CEEAC a annoncé des renforts.
La CEEAC, qui sert de médiateur, avait assuré vendredi soir que le gouvernement du président Bozizé comme les rebelles avaient accepté que des négociations s’ouvrent prochainement et sans conditions à Libreville, au Gabon.
Mais le chargé de communication de la CEEAC Placide Ibouanga a précisé à l’AFP: «Les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC se rencontreront à nouveau le 3 janvier, et c’est à ce moment-là qu’ils donneront une date pour la rencontre à Libreville».
L’incertitude demeurait aussi sur l’envoi, décidé vendredi au niveau des ministres des Affaires étrangères, de renforts à la FOMAC, la force des pays d’Afrique centrale qui compte actuellement 560 hommes.