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Réformes constitutionnelles : Démocratie participative, richesses du sous-sol et régionalisation


M.E
Mercredi 20 Avril 2011

«L’on doit impérativement revoir cette politique de répartition des richesses locales et régionales, pour pouvoir bénéficier de nos biens miniers exploités dans notre région ; c’est ça la réelle régionalisation ». C’est en substance ce qu’ont plaidé les acteurs associatifs de quatre tissus associatifs de Zagora, Ouarzazate, Errachidia et Tinghir. La messe est dite.
Ce week-end à Errachidia, l’heure était à l’échange. Au cœur du débat, la vision de la société civile sur les réformes constitutionnelles. Quatre tissus associatifs des provinces de Tinghir, Errachidia, Zagora et Ouarzazate se sont réunis pour se pencher sur les articles, axes et questions qui préoccupent les acteurs civils dans la région. Plus de 260 personnes avaient ainsi répondu à l’invitation du forum des Alternatives Maroc –FMAS- qui tenait en même temps sept autres rencontres un peu partout dans le pays. Cinq sujets principaux ont attiré l’attention des participants : l’amazighité, les rôles de la société civile, la démocratie participative et la régionalisation ainsi que l’égalité des deux sexes. Les participants ont mis l’accent sur les enjeux de ces forums qui interviennent dans un contexte particulier, à savoir la dynamique de la concertation précédant la rédaction du projet de Constitution qui sera objet de référendum. L’on a aussi soulevé le rôle prépondérant de la société civile dans cette nouvelle dynamique et mis l’accent sur le rôle du Mouvement du 20 février dans le déclenchement d’une nouvelle phase marquée par la fin de l’attentisme et des tergiversations. Il s’agit, selon eux, de l’heure des grandes et profondes réformes.
Après sept exposés sur différents thèmes, les acteurs civils du sud-est, région prévue sous le nom Drâa-Tafilalet, ont appelé à consacrer la constitutionnalisation de l’amazigh, en tant que langue nationale et officielle, en veillant à lui accorder une place de choix dans les médias et l’enseignement. L’objectif étant de tourner la page de l’abus, de l’arbitraire et de l’exclusion dont font objet la langue,  la culture et les populations amazighes.
De tous les combats sociaux et politiques, durant plus de trente ans, la société civile, selon les acteurs civils de cette région, devrait voir ses rôles constitutionnalisés. Une manière de propulser son statut de corps constitutionnel vers une dimension nouvelle et prometteuse. Il serait, disent-ils, plus admissible de créer aussi un Conseil supérieur  du mouvement associatif. Et d’ajouter que la société marocaine ne peut aucunement assumer le changement sans révision du statut de la femme. Aussi bien la Loi fondamentale que les textes de loi ont besoin d’une révision, dans le sens où l’on devrait abolir  la discrimination entre les deux sexes. La constitutionnalisation des recommandations de l’ancienne Instance équité et réconciliation (IER) serait ainsi une chose très importante, d’autant plus que la région Drâa-Tafilalet a été l’une des victimes des années de plomb, à cause de l’existence sur son sol de centres de détention. En corrélation avec ces propositions, les participants ont appelé vivement à la constitutionnalisation de la démocratie participative, en tant qu’outil permettant aux citoyens de prendre part aux processus de prise de décision. Selon eux, la qualité des débats aide beaucoup à prendre les bonnes décisions, et permettre non seulement de remédier aux tares de la démocratie représentative, mais aussi d’instaurer la confiance parmi les citoyens quant à l’utilité de l’action politique citoyenne.
Les présents ont été enthousiastes quant à l’importance de la régionalisation. Plusieurs intervenants ont ainsi émis des craintes et des réserves quant à la consécration de la région Drâa-Tafilalet, sans pour autant aller jusqu’à la refuser. Selon eux, il faut avoir des  garanties nécessaires à même d’assurer le développement de cette nouvelle région dépourvue d’infrastructures et de ressources humaines. La santé, l’enseignement, l’enclavement, le réseau routier, l’économie oasienne en dégradation permanente, le logement constituent autant d’handicaps auxquels l’on devrait faire face, un préalable à toute consécration régionale. Il s’agit d’une mise à niveau indispensable à l’instar des autres régions du pays. Les acteurs du tissu associatif du sud-est ont souligné, cependant, que contrairement au discours véhiculé par les lobbyings politiques et économiques, la région n’est pas pauvre, mais appauvrie, en raison de l’existence sur son sol de grandes richesses minières: or, argent, cobalt, manganèse. Il est donc temps que les populations locales en profitent en priorité.


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