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L'intérêt d'étudier le langage littéraire de Mohamed Choukri s'explique par la multitude de facteurs ayant formé cette œuvre unique et par le contexte littéraire des années soixante-dix et quatre-vingts du siècle dernier, tant au niveau de la production culturelle que de la réception des œuvres, a souligné, à cette occasion, l’académicien et critique marocain Mohamed Mechbal.
La parution de l'autobiographie de Mohamed Choukri "Le pain nu" a marqué l'avènement d'une littérature romanesque différente au Maroc, dans un environnement littéraire dominé par le manque d'imagination en comparaison avec la littérature arabe, a relevé M. Mechbal, soulignant que Choukri a réussi la transition d’une rhétorique narrative traditionnelle à une rhétorique "révolutionnaire".
Selon le critique marocain, il est nécessaire de mettre les écrits de Mohamed Choukri dans le contexte de l'époque, étant donné que leur valeur romanesque va du contexte textuel à celui verbal et que l'écrivain marocain a accédé au monde de l’écriture à partir de la réalité vécue, sculptant son texte et son langage de la vie quotidienne.
Pour sa part, le critique égyptien Sabry Hafez a indiqué que le romancier marocain Mohamed Choukri a mené une expérience romanesque singulière, introduisant des dimensions littéraires nouvelles et abordant des thématiques taboues. Il s'agit d'une expérience inhabituelle écrite d'une façon qui sort de l'ordinaire par un enfant marginalisé socialement, devenu un grand et brillant écrivain.
L'écriture de Choukri était tout à fait unique, bien qu'il n'ait appris à lire et écrire que tardivement, a-t-il noté, ajoutant que l'auteur tangérois est l'un des plus grands romanciers marocains et internationaux qui ont marqué l’histoire de la littérature, notamment à travers son œuvre "Le pain nu" qui symbolise le "désespoir humain".
De son côté, le critique égyptien Samir Mandi a qualifié les écrits de Choukri de "lumière sortant de l'obscurité", notant la ressemblance entre "Le pain nu" et "Al Ayyam", le récit autobiographique du doyen de la littérature arabe Taha Hussein. Il a également mis en exergue l’audace de Choukri qui dépassait les limites de son époque.
Le Maroc a été représenté à la 55ème édition de la Foire internationale du livre du Caire, qui s’est déroulée du 24 janvier au 6 février, par 11 maisons d'édition exposant les nouveautés de la scène littéraire et intellectuelle marocaine. Le pavillon marocain donnait à voir des livres et des publications portant sur divers domaines de savoir et de créativité ainsi que sur l’histoire, la culture et l'identité du Royaume.
Bouillon de culture
Dans le cadre de son programme culturel «Un auteur, un livre», la Fondation du Roi Abdul Aziz Al Saoud, basée à Casablanca, organise, le jeudi 15 février 2024 à 16H00, une conférence-débat intitulée : «Le métier de l’historien : un parcours marocain».
Participeront à cette rencontre Abdelahad Sebti et Lotfi Bouchentouf, professeurs d’histoire à l’Université Mohammed V de Rabat et Mohamed Houbaida, professeur d'histoire à l’Université Ibn Tofaïl de Kénitra.
Cette rencontre sera l'occasion d'évoquer l'expérience de l’enseignant-chercheur Abdelahad Sebti en tant qu’historien dans le contexte marocain, et ses points de vue sur la tradition historiographique marocaine, et sur l'histoire marocaine en particulier, à travers ses deux livres, parus respectivement chez Les Editions Le Fennec, et les Publications de l'Académie du Royaume du Maroc.