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"Non à l'islamisation de l'Etat", "Non à la Constitution des Frères musulmans" et "police et armée contre la liberté d'expression" scandaient les manifestants en se rendant au palais présidentiel, protégé par des chars et sur la place Tahrir, haut lieu de la révolution qui a chassé du pouvoir l'ancien président Hosni Moubarak, en février 2011.
Cette manifestation est organisée à l'appel du Front du salut national (FSN), une coalition des principaux mouvements d'opposition, en signe de protestation contre le référendum sur le projet controversé de la Constitution, dont la première phase a concerné huit gouvernorats.
Pour le front, comprenant notamment Mohamed El Baradei, prix Nobel de la Paix et ancien chef de l'agence internationale de l'énergie atomique, et Amr Moussa, ancien secrétaire général de la Ligue arabe, cette manifestation vise à défendre les libertés, éviter les fraudes et rejeter le projet de Constitution.
Le Front du salut national a fait savoir qu'il ne reconnaissait pas les résultats officieux avancés par les Frères en raison, selon lui, de nombreuses irrégularités. "Le processus du référendum a été gâché par de nombreuses violations, irrégularités et manquements", a estimé le Front dans un communiqué.+
Selon des résultats non officiels, basés sur les comptages des responsables de bureaux de vote, 56,5% des électeurs avaient voté pour le projet controversé de la Constitution lors d'un référendum qui s'est déroulé dans dix gouvernorats.
Pour cette opposition, il s'agit d'un projet "liberticide" trop fortement empreint de principes religieux. "La nation est de plus en plus divisée et les piliers de l'Etat chancellent", a écrit El Baradei sur Twitter, ajoutant que "la pauvreté et l'illettrisme sont un terrain fertile pour le prosélytisme".
Pour leur part, des organisations de défense des droits de l'Homme ont rapporté plusieurs abus, comme l'ouverture tardive de certains bureaux de vote, les consignes de vote données par des responsables et des cas de corruption.
"Des observateurs de la société civile ont été empêchés d'entrer dans des bureaux de vote, la supervision judiciaire n'était pas totale et des personnes se sont fait passer pour des magistrats", selon un communiqué signé par plusieurs ONG, dont le Centre du Caire pour les droits de l'Homme, l'Organisation égyptienne des droits de l'Homme (EOHR) et le mouvement Shayfeencom, ("Nous vous voyons"). Ces ONG ont affirmé que des femmes avaient été également empêchées d'entrer dans certains bureaux de vote.
Le FSN, qui a fait aussi état d'irrégularités, a souligné dans un communiqué, avoir relevé 120 noms de personnes qui ont supervisé le vote "usurpant la qualité de magistrat", outre les "dépassements flagrants qui visaient à falsifier la volonté du peuple".
Huit gouvernorats sur dix ont voté en faveur de la Constitution. Il s'agit d'Assouan, d'Assiout, d'Alexandrie, de Dahlaqiya, du Nord du Sinaï, d'Echarqiya, de Souhaj et du Sud de Sinaï. Le Caire et Al Gharbiya ont, par ailleurs, voté contre.
Dix-sept autres gouvernorats, où sont situées notamment les trois grandes villes du canal de Suez (Ismaïlia, Port-Saïd, Suez) et la célèbre cité touristique de Louxor, sont appelés aux urnes samedi 22 décembre.