Recul des crimes violents et efficacité accrue des services de police

Statistiques de lutte contre la criminalité


Libé
Vendredi 19 Décembre 2025

Recul des crimes violents et efficacité accrue des services de police
L’année 2025 confirme la tendance à la stabilisation de la criminalité au Maroc, avec des indicateurs en amélioration sur plusieurs segments sensibles, selon le bilan annuel de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), rendu public en décembre.

Au total, 779.008 affaires pénales ont été enregistrées au cours de l’année, un volume global quasi inchangé par rapport à 2024. Les données les plus marquantes concernent toutefois la criminalité avec violence, qui a enregistré un recul significatif de 10%, renforçant le sentiment de sécurité des citoyens.

Les crimes violents représentent désormais 6% de l’ensemble des affaires pénales, soit 43.869 dossiers, ayant conduit à l’arrestation de 25.421 personnes, dont 10.036 faisaient l’objet de mandats de recherche à l’échelle nationale. Cette évolution est attribuée au démantèlement ciblé des réseaux criminels, avec 1.112 groupes neutralisés et 1.737 individus interpellés, ainsi que la saisie de 166 véhicules et 112 motos utilisés dans des actes criminels.
 
Vols et délinquance de rue en baisse
 
Les statistiques font également ressortir une baisse notable des vols aggravés. Les vols commis sous la menace ont reculé de 24%, ceux avec violence de 6%, tandis que les vols avec effraction ou autres circonstances aggravantes ont diminué d’environ 12%.
Dans le même temps, le taux d’élucidation des affaires a atteint 95%, un niveau qualifié de record, confirmant la montée en puissance des mécanismes d’enquête et de la police scientifique.
 
Lutte contre les stupéfiants : saisies massives et coopération internationale
 
La lutte contre le trafic de drogue demeure un axe prioritaire. En 2025, les services de la sûreté nationale ont traité 106.117 affaires de stupéfiants, ayant abouti à l’arrestation de 134.126 personnes, dont 378 ressortissants étrangers.
Les saisies sont particulièrement importantes : 170 tonnes et 796 kg de résine de cannabis, 1,73 tonne de cocaïne, près de 1,6 million de comprimés psychotropes, ainsi que 5,9 kg d’héroïne.

La coopération internationale a permis la réalisation de six opérations de livraison surveillée avec l’Espagne, aboutissant à la saisie de 55,4 tonnes de cannabis et à l’interpellation de 38 individus impliqués dans le trafic international. Les affaires liées à la drogue dite «L’boufa» ont, quant à elles, chuté de 33 %, tant en nombre d’affaires qu’en volumes saisis.
 
Immigration clandestine et cybercriminalité
 
Dans le domaine de la lutte contre l’immigration irrégulière, 105 réseaux criminels ont été démantelés, 415 passeurs interpellés et 34.211 tentatives de migration mises en échec, dont 7.008 migrants étrangers.

La cybercriminalité reste un défi croissant. Les services de police ont traité 13.643 affaires liées aux infractions numériques, dont 370 cas d’extorsion sexuelle en ligne, en recul de 5%. Depuis son lancement en juin 2024, la plateforme «E-blagh» a enregistré 25.876 signalements, portant notamment sur le chantage, l’usurpation d’identité et l’apologie du terrorisme.
 
Criminalité financière, corruption et blanchiment
 
Les brigades spécialisées ont traité 633 affaires de blanchiment d’argent, en baisse de 2%, avec la saisie de biens et de fonds d’une valeur globale de 660,1 millions de dirhams, dont 240,1 millions directement liés à des dossiers de blanchiment.

Les affaires de corruption financière ont connu une baisse de 10%, totalisant 431 dossiers impliquant 614 personnes, répartis entre corruption et trafic d’influence, détournement de deniers publics et abus de pouvoir.
 
Sécurité routière : bilan toujours préoccupant
 
Sur le volet de la sécurité routière, 101.053 accidents corporels ont été recensés en milieu urbain, soit une hausse de 4%. Ces accidents ont causé 1.433 décès, 5.556 blessés graves et plus de 128.000 blessés légers.

Les forces de l’ordre ont dressé 369.493 procès-verbaux pour infractions au code de la route et procédé à la saisie de 37.935 véhicules pour conduites dangereuses, tandis que 2.920 personnes ont été déférées devant la justice. 
 
L’éducation aux médias et à la citoyenneté numérique, pilier essentiel de la lutte contre les fake news
           

L’éducation aux médias et à la citoyenneté numérique constitue un pilier essentiel de la lutte contre la problématique des fake news, ont souligné, mercredi à Rabat, les participants à une rencontre sur la désinformation, initiée par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication.

Des chercheurs, des experts et des représentants d’institutions nationales et internationales de l'éducation et des médias ont souligné lors de cet événement tenu sous le thème "La lutte contre les fake news: approches et regards croisés" l'importance de promouvoir l’éducation aux médias et à la citoyenneté numérique via une action collective impliquant l’ensemble des acteurs en vue de contrer le fléau des fausses informations.

Pour le directeur de l'Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC), Abdellatif Bensfia, les fake news se déclinent en six catégories, à savoir les contenus satiriques sans intention malveillante, les contenus fabriqués, les liens trompeurs lorsque le titre ne correspond pas au contenu, les contenus mensongers, les informations relayées avec de faux contextes ainsi que les contenus se référant à des sources fiables sans fondement réel.

De même, il a passé en revue un ensemble de compétences fondamentales liées à l’utilisation des outils de l’information et de la communication par les différentes composantes de la société, dont la faculté à comprendre les mécanismes de fonctionnement des technologies médiatiques et l'aptitude à rechercher, à traiter et à évaluer l’information.

Il s'agit également des compétences comportementales en lien avec l’éthique et les règles déontologiques ainsi que celles relatives à l'analyse introspective permettant à l’individu de se situer au sein de la société en tant que producteur, récepteur et diffuseur de contenus médiatiques.

De son côté, le directeur de la communication et des relations publiques au ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication -Département de la Communication-, Mustapha Amedjar, a relevé que la communication institutionnelle en période de crise constitue un pilier primordial en matière de lutte contre les fake news, en tant qu’outil stratégique pour prémunir l’opinion publique contre les rumeurs et les interprétations erronées.

Il a qualifié d'exemplaire à tous les niveaux la communication institutionnelle durant la pandémie de Covid-19, à travers la vulgarisation et le rapprochement de l’information du citoyen, insistant sur l’importance des outils de communication pour contrer la propagation des fake news.

Le responsable de la communication et de l’information au Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb, Lim Ming Kook, a, quant à lui, présenté le manuel "Journalisme, fake news et désinformation", publié par l'agence onusienne en partenariat avec la Fondation Friedrich Naumann, qui propose aux médias des outils pratiques pour faire face à la crise mondiale de désinformation.

Cette publication, a-t-il poursuivi, s'appuie sur des avis et des conseils d'experts internationaux, dans l'optique de doter les journalistes de mécanismes à même de leur permettre de contrer la désinformation.

De même, il a présenté le jeu éducatif "FactiCITÉ", un outil ludique innovant, conçu par le Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb, visant à sensibiliser à l'importance de l’éducation aux médias et à l’information, dans la perspective de garantir une navigation sûre dans l’univers des médias et de l’information, et de développer la capacité de distinguer le vrai du faux.

Lors de ce panel, les intervenants ont souligné d'une même voix l'importance croissante de la vérification de l’information et de la fiabilité de ses sources, notamment à la lumière des mutations rapides liées à l’essor de l’intelligence artificielle, qui offre de vastes possibilités de production et de diffusion de contenus où il devient parfois difficile de distinguer le réel du fabriqué.

A cet égard, ils ont affirmé que le renforcement de l’esprit critique et de la veille médiatique est désormais une nécessité impérieuse pour immuniser la société et garantir l'accès à une information responsable et crédible.

Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts du ministère en vue de faire face aux multiples problématiques que connaît l'espace médiatique et numérique, notamment celles liées aux fake news et leurs répercussions sur l'individu et la société.


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