-
L’autonomisation économique des femmes au centre d'une rencontre à Errachidia
-
Assilah: Environ 400 bénéficiaires d’une caravane médico-chirurgicale
-
Riaya 2024-2025/Ouarzazate : Une caravane médicale pluridisciplinaire au profit des habitants d’Imi N’oulaoune
-
Casablanca : Lancement dimanche prochain de la 10ème édition de Sidaction Maroc
-
Don de sang: les stagiaires de l'ITA de Guercif se mobilisent pour renflouer le stock régional
avec des responsables marocains et après
avoir assisté
à l’atterrissage
d’un appareil de l’ONU transportant des habitants de nos provinces
sahariennes qui
se rendaient à Smara dans
le cadre des échanges
de visites familiales entre les camps de Tindouf et
nos provinces du Sud,
le Haut commissaire des Nations unies aux réfugiés a déclaré que les parties concernées par le conflit
du Sahara ont accueilli favorablement l’idée de construire un tronçon
routier reliant les camps
de Tindouf dans le sud-ouest algérien et la ville
de Laâyoune, métropole
du Sahara marocain.
Libé a contacté Ahmed Kherr, membre fondateur et ancien cadre du polisario. Nous lui avons posé les questions suivantes.
Libé : M. Kherr, vous avez appris la déclaration de M. Guterres. Quelles sont, selon vous qui connaissez parfaitement ce dossier, ses chances de réussite et quels sont les obstacles qui pourraient empêcher son aboutissement ?
Ahmed Kherr : Dans sa déclaration, le Haut commissaire des Nations unies aux réfugiés a dit que les parties ont accueilli, favorablement l’idée de la construction d’une voie terrestre qui relierait Tindouf et Laâyoune. Je ne mets pas en doute les bonnes intentions du Haut commissaire, cependant laissez-moi vous rappeler que :
Les liaisons aériennes qu’effectue, actuellement, le HCR ne sont autorisées par l’Algérie que si elles s’effectuaient à travers un axe-tampon en territoire mauritanien. C’est–à-dire que pour atterrir à Tindouf ou en décoller de ou vers Laâyoune, dans les provinces marocaines du Sud, un avion doit passer dans l’espace mauritanien, pour éviter qu’il y ait une liaison directe entre le territoire algérien et le territoire des provinces sahariennes sur lequel l’Algérie ne reconnaît pas la souveraineté marocaine ; Si l’Algérie a rejeté la proposition marocaine d’ouverture des frontières, à partir d’Oujda, ce n’est pas pour accepter que les frontières avec les provinces sahariennes soient ouvertes. Par conséquent, je n’irais pas jusqu’à dire que ce serait utopique de croire en la possibilité d’un axe terrestre entre Laâyoune et Tindouf. A moins que la Mauritanie accepte qu’il y ait une bretelle dans ses territoires ou le passage dans ces territoires sans son consentement. Ce qui impliquerait la légalisation par l’ONU de la violation des territoires d’un Etat souverain. Ce qui ne me paraît pas plausible.
Selon vous, les dizaines de milliers de demandes de visites seront remises aux calendres grecques ou doivent se poursuivre, avec la lenteur habituelle. C'est-à-dire que sur les cinq dernières années, seules 8.000 demandes sur 42.000, ont pu être satisfaites. Ce que je peux vous confirmer, c’est que depuis le début de ce conflit, le Maroc n’a cessé d’exprimer sa bonne volonté de trouver une solution définitive à travers l’appel lancé par le Souverain défunt Hassan II « La Patrie est miséricordieuse » qui avait permis à des milliers de nos compatriotes du Nord de regagner le pays et d’y être intégrés, suite à cet appel des milliers de Sahraouis ont rallié le pays. Mais contrairement aux compatriotes du Nord, seuls ceux qui avaient des responsabilités au polisario ont été accueillis et intégrés dans des situations confortables. Ce qui veut dire que pour être intégré, il fallait avoir été un ennemi parmi les plus redoutables du Maroc pour mériter une responsabilité au sein des structures du polisario. Or tout le monde n’était pas réellement ennemi du Maroc et tout le monde ne pouvait pas avoir été responsable. Ce qu’il aurait fallu, c’est de montrer à ceux qui veulent bien rallier la mère patrie que celle-ci est prête à les accueillir et à les mettre dans des conditions viables.
Ce qui malheureusement n’est pas toujours le cas.
Depuis quelques années, le Maroc a fait la proposition d’autonomie ou régionalisation élargie pour les provinces sahariennes. Des dizaines de milliers parmi ceux qui sont restés dans les camps attendent que cette proposition soit effective pour revenir. Là, on se rend compte que, paradoxalement, la plus haute autorité du pays propose et certains rouages bloquent ces propositions.
Revenons à la déclaration du HCR et sa proposition. Pensez-vous qu’un jour, les parties du conflit se mettront d’accord pour l’ouverture d’un axe terrestre Tindouf-Laâyoune.
Comme je vous l’ai déjà dit, je vois mal l’Algérie accepter le contact direct avec des territoires qu’elle juge être objet d’un litige et sur lequel elle nie la souveraineté marocaine, sachant qu’elle rejette la proposition d’ouverture des frontières qu’elle reconnaît. Or, ce n’est un secret pour personne, le polisario n’a aucune souveraineté de décision.
Il ne peut prendre aucune initiative qui n’émane pas des décideurs d’Alger. Par conséquent si le HCR arrive à convaincre les Algériens d’ouvrir cette ligne directe, il est capable de mettre fin à ce conflit qu’ils continuent d’entretenir.
N.B. : Rappelons que le programme des visites inter-familles avait été lancé sous l’égide du HCR, dans un cadre humanitaire, en 2004.