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Rapport de Humain Rights Watch sur les droits de l'Homme dans les camps de Tindouf

La responsabilité de l'Algérie dûment établie par HRW


Amina SALHI
Dimanche 21 Décembre 2008

Rapport de Humain Rights Watch sur les droits de l'Homme dans les camps de Tindouf
«Maroc/Sahara/Algérie », c'est l'intitulé du rapport de Human Rights Watch sur les droits de l'Homme au Sahara et dans les camps de Tindouf. Un intitulé qui a d'abord le mérite d'établir la responsabilité de l'Algérie dans ce conflit. Une responsabilité vis-à-vis des différentes violations commises dans les camps de Tindouf, mais également par rapport aux différentes initiatives qui seront prises dans le futur pour mettre un terme à toutes ces violations.
« La communauté internationale doit tenir le gouvernement algérien, ainsi que le Polisario, pour responsables de toute violation des droits humains éventuellement perpétrée par le Polisario en Algérie » souligne clairement le rapport de Human Rights Watch qui juge « inacceptable que l'Algérie abandonne les violations des droits de l'Homme commises par le Polisario dans son territoire ».
Et des violations, il n'en manque pas dans ces camps qui regroupent 125.000 personnes selon l'organisation et 90.000 selon les Nations unies. D'abord au niveau de la liberté d'expression, puisque le Polisario « monopolise et marginalise ceux qui remettent en question sa direction ou s'opposent à lui sur des questions fondamentales ». En l'absence de pluralisme, d'opposants, de médias, d'associations de droits de l'Homme, d'actions collectives, ce sont les fondements mêmes de la liberté qui se trouvent bafoués. « Ceux qui souhaitent s'opposer au Polisario à l'intérieur des camps n'aboutissent à rien, alors ils se lèvent et ils s'en vont », ajoute le rapport qui a été officiellement présenté hier par deux membres de l'organisation, en l'occurrence Sara Watson et Eric Goldstein.
Quant à la liberté de circulation, c'est une autre paire de manches. Il s'agit d'une véritable hypocrisie cautionnée par l'organisation dans son rapport. Certes, cette dernière  reconnaît qu'elle n'a accueilli aucune preuve de véritables restrictions empêchant les réfugiés de partir des camps, mais quand il s'agit de quitter les lieux, elle reconnait que les  partants gardent le silence de peur que le Polisario ne les empêche. Résultat : nombreux sont ceux qui sont partis sans leurs affaires, ou sans leurs enfants. Si cela n'est pas de la restriction, de quoi peut-on la qualifier?
Des formes d'esclavage ont été également relevées par Human Rights Watch et confirmées par des représentants du Polisario. En revanche, l'organisation n'a pas jugé nécessaire de se pencher sur les problèmes de détournement des aides alimentaires, sous prétexte que d'autres organisations sont plus aptes à le faire. Mais la question mérite d'être posée. Est-ce que le détournement à d'autres fins de ces aides destinées à une population appauvrie n'est pas une violation des droits de l'Homme?
L'organisation consacre par ailleurs une partie de son rapport à la situation des droits de l'Homme au Sahara.  Elle met en cause la législation marocaine qui sanctionne « les offenses faites à l'intégrité territoriale » ainsi que les « arrestations arbitraires, les procès inéquitables, les restrictions appliquées aux associations et aux réunions, et l'impunité des policiers qui emploient des méthodes violentes et de harcèlement ». Bien entendu, l'organisation ne s'est pas arrêtée aux faits, elle a émis certaines recommandations, dont la plus importante est que « le Conseil de sécurité puisse mettre en place un mécanisme d'observation et d'établissement de rapports réguliers sur les conditions des droits humains aussi bien au Sahara que dans les camps de réfugiés de Tindouf ». Question : est-ce que l'Algérie qui a pendant longtemps rejeté sa responsabilité dans ce conflit sera-t-elle prête à autoriser le contrôle sur son terrain de la situation des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf, et reconnaître par là même publiquement sa responsabilité en matière de respect des droits de l'Homme, et indirectement dans ce conflit fabriqué de toute pièces? 
Une fois n'est pas coutume, on a commencé par le fond, mais il y a lieu de s'attarder également sur la forme. Il aura fallu plus de trois missions totalisant une vingtaine de jours sur trois années pour les trois activistes de l'organisation en vue d'effectuer leur rapport sur le Maroc; mais en revanche, ces derniers se sont contentés d'un court séjour de quatre jours à Tindouf. Etait-ce suffisant pour en tirer toutes les conclusions nécessaires ? Autre fait et non des moindres, c'est au Maroc que l'organisation a pu tenir sa conférence de presse, et non en Algérie, pour « causes de difficultés d'accès », souligne-t-on du côté de l'organisation. Qui a parlé de liberté?




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