Rambo Pourquoi ce film de guerre est culte ?


​En 1982, Sylvester Stallone incarne pour la première fois un nouveau héros ultra-musclé dans Rambo. Et, après Rocky, donne naissance à un autre personnage culte. Voilà comment.

Libé
Jeudi 6 Mai 2021

En 1976, Rocky, un petit film tourné pour seulement un million de dollars, propulse Sylvester Stallone, alors inconnu, au rang d’immense star. Du jour au lendemain, ce jeune acteur de 30 ans devient mondialement célèbre avec ce personnage de boxeur amateur originaire d’un quartier pauvre de Philadelphie, qu’il a lui-même créé (auteur du scénario, il n’a accepté de le vendre que s’il obtenait le rôle principal).

Six ans plus tard, en 1982, «l’étalon italien» («stallone» signifie étalon en italien, ndlr) frappe encore un grand coup en incarnant à l’écran un autre personnage, qui va devenir tout aussi mythique et révolutionner le cinéma d’action : Rambo !

Si ce premier volet d’une série qui compte cinq épisodes reste toujours le meilleur de la saga, c’est pour plusieurs raisons. Déjà, ce long métrage traite de la difficile réadaptation à la vie normale des vétérans du Vietnam. En effet, Stallone joue ici avec émotion John J. Rambo, un ancien béret vert qui souffre d’un syndrome de stress post-traumatique, après son séjour en Asie du Sud-Est. Sept ans après sa démobilisation, le soldat, de passage dans une petite ville d’une région montagneuse, dans l’État de Washington, cède à la provocation d’un shérif qui lui cherche des noises (il est interprété par le très retors Brian Dennehy, auquel Stallone a rendu un vibrant hommage lors de sa disparition). Il est bientôt traqué comme une bête dans les bois par le policier et ses hommes. Mais le chassé va devenir chasseur… «Sly» s’est donné à fond sur ce film et y accomplit des prouesses insensées. En parfaite forme physique, il a insisté pour accomplir lui-même toutes ses cascades.

Dans la peau du fugitif, traumatisé par la guerre et devenu une authentique machine à tuer, il court, nage, se bat et – acculé et blessé – plonge dans le vide au bord d’un ravin, en espérant amortir sa chute de cinquante mètres grâce... aux branches d’un sapin ! Tourné dans des décors naturels au Canada, en Colombie-Britannique, ce survival offre en prime des paysages d’une beauté à couper le souffle. Mais si ce long métrage est devenu culte, c’est peut-être aussi pour des raisons politiques. En effet, le scénario s’inspire d’un roman de David Morrell, Le premier sang, publié en 1972, soit trois ans avant le retrait des troupes américaines du Vietnam.

Et l’intrigue rend hommage à une génération sacrifiée, dont elle montre la détresse. Rambo personnifie la mauvaise conscience et les blessures toujours ouvertes de son pays. Des cicatrices que l’on a voulu refermer trop vite, au vu de l’ingratitude d’une nation qui a envoyé mourir ses enfants lors d’un conflit absurde et vain. Dans les cinémas, aux États-Unis, des vétérans du Vietnam quittaient d’ailleurs la salle en larmes à la fin du film.


Lu 339 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.










services