Le risque d' une troisième vague plane sur le pays

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Selon lui, il faut vacciner au moins 70% de la population pour commencer à assouplir lesdites restrictions. «Un objectif qui sera encore loin d'être atteint dans les mois qui viennent vu la pénurie des vaccins dans le monde. L’argument prétendant qu’il y a de moins en moins de morts ne tient pas également la route puisque chaque perte humaine est un drame pour la famille et les proches du défunt. Même avec trois morts par jour, cela veut dire que le risque existe toujours et qu’il faut maintenir les restrictions », nous a-t-il indiqué. Et d’ajouter : «Il est vrai que le confinement de la population sur une longue durée n’est pas efficace mais il reste la meilleure solution jusqu’à présent».
Aujourd’hui, beaucoup de Marocains s’attendent à un reconfinement comme celui de la France où des restrictions sont désormais en vigueur dans seize départements, dont l’Ile-deFrance, pendant au moins quatre semaines et le couvre-feu est passé à 19 heures sur l’ensemble du territoire de l'Hexagone. Mais peut-on comparer la situation des deux pays ? «La comparaison entre les deux situations ne tient pas la route vu leurs différences sur plusieurs plans. La France a une population plus âgée et elle gère la situation différemment de ce qui se passe chez nous. Ceci d’autant plus que d’un point de vue purement épidémiologique, la France enregistre une progression accélérée de l’épidémie.
Dernièrement, près de 35.000 nouveaux cas ont été recensés en vingt-quatre heures. Il y a également la pression sur les services de réanimation des hôpitaux qui a atteint un seuil critique », nous a expliqué notre interlocuteur. Des propos que confirment plusieurs sources médiatiques françaises qui évoquent un total de 4.246 malades dont 1.201 uniquement en Ilede-France. Une situation imputable au variant britannique du coronavirus, qui concerne aujourd’hui les trois quarts des contaminations, et qui se montre «plus contagieux», «plus virulent» et «plus grave» que la souche originelle de la maladie.
Notamment auprès de populations «plus jeunes et en meilleure santé. «La différence entre les deux pays ne veut pas dire qu’on est à l’abri d’une troisième vague de la pandémie. Ce qui veut dire qu’il faut se préparer dès maintenant au pire», a ajouté notre source.
Pour que ce scénario catastrophique devienne réalité, notre interlocuteur estime qu’il faudra la conjonction de deux conditions : le retour en vacances des MRE et les réunions familiales durant les fêtes. «Nous avons déjà payé le prix fort l’année dernière lorsque l’Etat a autorisé une mobilité des populations lors des fêtes. Le même scénario risque de se reproduire cette année», a alerté N. A. Et de conclure : «Quant aux résultats de la vaccination, ils seront étalés dans le temps puisque l’opération se déroule en plusieurs étapes et qu’ils ne seront palpables que des mois après».
A noter que le gouvernement a annoncé, lundi dernier, la prolongation du couvre-feu nocturne de deux semaines supplémentaires afin de juguler la propagation de la pandémie de Covid-19. Dans un communiqué publié à ce propos, l'Exécutif a précisé que cette décision intervient suite à l’évolution de la situation pandémique ainsi qu’à l’apparition de nouveaux variants du virus dans des pays voisins et à l'aune des recommandations de la commission scientifique et technique concernant la nécessité de renforcer les procédures de l’état d’urgence sanitaire et de maintenir les mesures et procédures nécessaires pour lutter contre le coronavirus. La même source a indiqué que l’ensemble des restrictions qui sont entrées en vigueur le 23 décembre 2020 seront prolongées pour deux semaines supplémentaires.
Il s'agit notamment de la fermeture des restaurants, cafés, commerces et grandes surfaces à 20h00, l’interdiction des fêtes et des rassemblements publics ou privés, et le maintien du couvrefeu nocturne de 21h00 à 06h00 à l’échelle nationale, sauf cas exceptionnels.
Hassan Bentaleb