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"Quant on voit la production récente de l'artiste peintre Taleb, écrit le critique d'art Abderrahman Benhamza, on retrouve les ingrédients chromatiques de sa palette initiale, du moins ce qui en forme les fondements : une perspective détournée, des gris en aplats agencés de telle sorte à rappeler une construction, des tons chauds qui vibrent de la même résonance que dans sa première phase, une géométrie des formes velléitaire à des fins d'harmonie. La création se transforme là en une variation textuelle où prédomine l'aspect technique, destiné à nous conduire vers une formulation plastique autre : celle d'un ailleurs ordonné en plans concomitants, aux connotations fortement chromatiques (dans le sens musical)".
Les œuvres de Taleb se ressemblent toutes dans le sens où elles forment chacune le jalon d'un imaginaire à deux composantes principales : lyrique et rythmique; spectacle d'un ensemble d'idées plastiques en gestion perpétuelle.
L'abstrait de Taleb nous renvoie un peu à un langage formel que nous avons connu dans les années 70 ; qui était d'une telle intensité. Il serait peut-être l'image ressurgie désormais figure de style de ce qui se peignait avant quand la solution sociopolitique marocaine ne voulait voir dans l'abstraction qu'une alchimie chromatique à relents contestataires
"Auparavant, dit le peintre, j'avais l'impression de faire pivoter mes idées autour d'un sujet, que j'ai choisi pour ma toile. Au fur et à mesure que j'ai exploité ma peinture, j'ai conçu d'autres pistes et d'autres supports au niveau du sujet et de techniques car les deux coïncident.
Cela nécessite un point de départ, un déclenchement sans hésitation. Pour améliorer mon processus, j'avais d’abord entamé un travail chronique pour exploiter les effets de couleur et les moyens d'expression, et toujours préoccupé de découvrir la voie où je tracerai mes empreintes.
Le travail acharné est le résultat approuvé d'une idée hâtive, puisque je suis enfin arrivé à un point de départ par des formes avec des taches suspendues qui m'ont donné l'idée de la laine qui les fait sécher après la teinture, ou les drapés sur les toits des maisons du Sud, et ça commence avec une série de tableaux dont l'idée est ancrée dedans."
Bien sûr, le travail doit obéir à un processus pour être mature et vigilant. Le suspendu pour Taleb est avant tout une histoire, une mythologie à vrai dire. Ça commence auprès de ses origine berbères où il a eu l'occasion de voir comment les Berbères ont fait d'un arbre un lieu de cérémonie, d'allégresse par un patchwork suspendu, et comment aussi ils ont abusé des couleurs dans le costume traditionnel chez la femme avec des fils multicolores suspendus au niveau de la tête et au milieu. Le suspendu représente aussi pour le jeune peintre le repos, la détente et la mort. En fait, il faut voir au-delà du sujet même si l’on peut dévoiler l'ensemble du travail, avec un simple regard. C'est ce qui le rend simple mais excessif de force et bien sûr d'expression.