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Co-récipiendaire avec la bloggueuse tunisienne Lina Ben Mhenni, du prix Amnesty International des « Défenseures des droits humains », ce samedi 19 janvier à Rabat, Rabéa Naciri confirme sa réputation, modeste et généreuse. Aux responsables de la section marocaine d’Amnesty International, elle n’a dit accepter cette distinction que si elle la partageait avec « l’ensemble des filles de l’Association démocratique des femmes du Maroc », cette ONG dédiée aux droits des Marocaines et dont elle est membre fondatrice. « Pourtant, c’est autant son parcours qu’une cause qu’elle a sans cesse défendue qui sont distingués par le groupe des femmes d’Amnesty Maroc », rappelle l’une des responsables de la section marocaine d’A.I.
C’est donc un hommage qui sera demain rendu au combat de Mme Naciri mais aussi et surtout aux actions de l’ADFM. Cette association a toujours été à la pointe des batailles pour que les Marocaines ne soient plus des sous-citoyennes. Avec beaucoup de courage et loin de toute surenchère politicienne, l’ONG a défriché des terres hostiles aux femmes. Du droit des Soulaliyates à disposer des terres collectives dont elles sont injustement privées au nom d’un archaïsme détestable, à celui de disposer de son corps en passant par la transmission au féminin de la nationalité marocaine et la révision fondée sur le genre du Code pénal, l’ADFM bouscule, dérange, gêne. Rabéa Naciri en a été l’une des présidentes actives –hyperactive, plaisante une de ses anciennes collaboratrices- et elles et les copines, comme elle se plaît à les appeler toujours dans un immense sourire, n’ont jamais fait l’économie d’un combat, d’une lutte, d’une bataille. Parce que tous les jours, a-t-elle coutume d’expliquer, il y a une injustice. Violences à l’encontre des femmes, inégalités dans l’accès au savoir, aux soins de santé, aux postes de responsabilité, à la politique, féminisation de la pauvreté : il y a tant de raisons de se mobiliser, de ne pas baisser les bras, de ne pas rendre les armes. En 2006, grâce à l’activisme de l’Association démocratique des femmes du Maroc et à celui de R. Naciri, cette experte de la question du genre qui est également membre du comité des experts sur la Convention internationale pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) auprès de la Ligue des Etats arabes, c’est à Rabat qu’est lancée la campagne « Egalité sans réserve » dans la région MENA.
Au Conseil national des droits de l’Homme, elle poursuit son combat en faveur des Marocaines, leurs droits et pour que l’égalité ne soit plus un slogan échappé d’un discours lénifiant. Avec son amie de toujours, l’activiste Amina Lemrini, actuellement présidente de la HACA, Rabéa Naciri est l’auteure d’une étude sur l’autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination, APALD, élaborée par le Conseil national des droits de l’Homme en étroite collaboration avec ONU-femmes et qui appelle à la création d’une entité fondée sur la base des « principes de Paris ». Entre le caractère universaliste de la nouvelle Constitution et le diagnostic sans concession de la condition des Marocaines, les deux expertes en droits humains des femmes, Amina Lemrini (ancienne membre du CCDH) et Rabéa Naciri, actuelle membre du conseil, ont émis des recommandations sans la moindre ambiguïté : une telle instance constitutionnelle doit pleinement jouer son rôle et non pas contribuer à l’enlisement de la question de l’égalité et de la parité et surtout, ont-elles écrit, ne pas être placée sous la tutelle du pouvoir exécutif.
Une femme pour les droits de l’Homme aussi. Cette ancienne professeure de géographie à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Rabat a été l’une des fondatrices, en 1988, de l’Organisation marocaine des droits humains, OMDH, la première association de défense des droits de l’Homme indépendante du pouvoir politique.
La politique pourtant, Rabéa Naciri n’en a jamais été vraiment loin. Elle est la discrète épouse d’un leader, Thami El Khyari.