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Quinze combattants de l'EI venus d'Afghanistan tués au Tadjikistan


Jeudi 7 Novembre 2019

Quinze combattants de l'EI venus d'Afghanistan tués au Tadjikistan
Quinze assaillants du groupe Etat islamique (EI) venus d'Afghanistan ont été tués mercredi par les forces tadjikes qu'ils attaquaient, ont annoncé mercredi les autorités du Tadjikistan, pays d'Asie centrale qui est régulièrement visé par des opérations jihadistes.
L'attaque est intervenue à 03H23 locales mercredi (22H23 GMT mardi) contre une unité de gardes-frontières tadjiks près de l'Ouzbékistan voisin, à une cinquantaine de km au sud-ouest de la capitale Douchanbé. Outre les quinze hommes armés "neutralisés", un policier et un militaire sont morts, selon le ministère de l'Intérieur qui a fait état de quatre arrestations.
"L'enquête et les interrogatoires des personnes arrêtées ont établi que le groupe terroriste armé (...) avait utilisé, le 3 novembre 2019, la couverture de la nuit pour pénétrer illégalement au Tadjikistan depuis la république islamique d'Afghanistan", ont indiqué les gardes-frontières tadjiks dans un communiqué.
"Tous (étaient) des membres du groupe Etat islamique", selon la même source.
Entre le 3 et le 6 novembre, le groupe a couvert une distance d'environ 200 kilomètres pour mener son attaque.
Quatre véhicules appartenant aux assaillants ont par ailleurs été détruits, selon le ministère de l'Intérieur qui a publié des photos des voitures, de corps calcinés et ensanglantés sur une route en terre ainsi que d'armes automatiques et de chargeurs.
L'attaque intervient alors que le Tadjikistan marquait mercredi sa Journée de la Constitution, un jour férié, et que le président Emomali Rakhmon est en Suisse dans le cadre d'une tournée européenne qui le conduira vendredi à Paris, chez Emmanuel Macron.
Ce pays d'Asie centrale, issu de la chute de l'URSS en 1991, a été confronté depuis son indépendance à une multitude de mouvements armés islamistes ou jihadistes.
Cet Etat très pauvre, frontalier de l'Afghanistan et dont la population est majoritairement sunnite, a déjà connu une guerre civile entre le pouvoir pro-communiste et des rebelles intégristes musulmans qui avait fait plus de 100.000 morts entre 1992 et 1997.
Et au cours des 18 derniers mois, le Tadjikistan a dû faire face à trois épisodes sanglants impliquant l'EI.
Deux émeutes dans des prisons en mai 2019 et novembre 2018 ont fait respectivement 32 et 26 morts. Celles-ci avaient été déclenchées par des militants de l'organisation Etat islamique.
En juillet 2018, quatre touristes occidentaux faisant du vélo sur une célèbre route du pays avaient été tués dans une attaque dont les auteurs avaient prêté allégeance à l'EI.
Du fait notamment des conflits répétés en Afghanistan, des heurts armés ont lieu régulièrement à travers toute l'Asie centrale depuis des décennies. Dès lors, la montée de l'islamisme radical est un sujet d'inquiétude majeur des cinq pays de la région: Tadjikistan, Kirghizstan, Kazakhstan, Turkménistan et Ouzbékistan.
Au Tadjikistan, un terreau favorable a aussi été créé depuis l'indépendance du fait des sombres perspectives économiques, de la corruption endémique et d'un système politique verrouillé.
Beaucoup ont choisi l'exil, la radicalisation, voire les deux dans certains cas. Exemple célèbre dans le pays, en 2015, l'ex-chef des forces spéciales avait annoncé son ralliement à l'EI.
Selon les services de sécurité russes, entre 2.000 et 4.000 ressortissants d'Asie centrale ont rejoint les rangs des organisations jihadistes en Irak et en Syrie, qu'il s'agisse de l'EI ou de la branche syrienne d'Al Qaïda.
De leur côté, les autorités tadjikes ont indiqué que plus de 1.000 de leurs ressortissants ont combattu dans des groupes armés en Irak et en Syrie à partir de 2011.
Depuis 2015, le Tadjikistan a pris des mesures radicales et critiquées pour tenter de contrer les islamistes, parmi lesquelles le rasage forcé de la barbe ou encore une campagne contre le port du hijab pour les femmes.
Le pouvoir a également renforcé en 2015 sa répression contre l'opposition, interdisant le Parti de la Renaissance islamique, seul parti islamique longtemps autorisé et considéré comme modéré. Plusieurs de ses cadres ont été condamnés à la prison à vie.


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