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L'étude révèle également qu'en 2019, près de 45% des Marocains se considèrent subjectivement pauvres (38,6% dans le milieu urbain et 58,4% dans le milieu rural), notant que la pauvreté subjective (pourcentage des chefs de ménages qui se considèrent en situation de pauvreté) affecte l’ensemble des classes sociales mais à des niveaux différents. Ainsi, le taux de pauvreté subjective a été de 55,7% parmi les 20% les plus pauvres et 26,7% parmi les 20% les plus aisés, fait savoir la même source. Peut-on vraiment parler d’un recul de pauvreté au Maroc? Il est difficile de trancher puisqu’il existe différentes définitions et approches pour mesurer la pauvreté. En effet, ce phénomène est multidimensionnel et reste difficilement quantifiable, selon plusieurs spécialistes. Sa complexité réside dans la description des caractéristiques de ce phénomène (manque de ressources monétaires, déficit d'éducation et santé, absence de liberté, impossibilité de participer à une communauté ou le manque d'un sentiment d'appartenance à une société donnée).
D’après certains économistes, la pauvreté peut se manifester de manière multiple : par la faiblesse ou l'absence d'un revenu, par un logement précaire, par une mauvaise santé, par une éducation insuffisante, par la sous-alimentation ou un environnement dégradé... Ces facteurs varient d'une région à une autre, d'un groupe de personnes à d'autres, ce qui complexifie, selon eux, la quantification du phénomène. Aujourd’hui, l’ensemble des organismes internationaux sont unanimes à ne pas réduire la pauvreté à son expression monétaire.
expression monétaire. Un constat que partage l’ONG Oxfam concernant la situation de la pauvreté dans notre pays. Dans son rapport intitulé «Un Maroc égalitaire, une taxation juste», publié lundi 29 avril 2019, elle a indiqué que les données révélant une régression considérable du taux de pauvreté entre 2001 et 2014 grâce à la croissance dynamique de l’économie marocaine au cours des vingt dernières années (4,4% par an en moyenne entre 2000 et 2017), ont été basées sur une approche uniquement monétaire de la pauvreté. Ces statistiques passent sous silence d’autres facteurs tels que l’accès à la santé ou à l’éducation. Pis, ce taux ignore les familles qui se situent juste au-dessus du seuil de pauvreté et sont susceptibles d’y tomber au moindre coup dur, ce que l’ONG nomme le «taux de vulnérabilité». Or celui-ci concernerait un Marocain sur huit au niveau national, et près d’un sur cinq en milieu rural. Le même rapport a précisé que ni la croissance des vingt dernières années, ni les progrès affichés en termes de réduction de la pauvreté n’ont produit d’effets notables. «La croissance et l’augmentation des richesses semblent d’ailleurs ne bénéficier qu’à un tout petit nombre de personnes très fortunées : trois milliardaires marocains détiennent à eux seuls 4,5 milliards de dollars, soit 44 milliards de dirhams. Leur richesse est telle que la croissance de leur fortune en une année représente autant que la consommation de 375.000 Marocains parmi les plus pauvres sur la même période», précise ledit rapport d’Oxfam. Et d’ajouter : «Il faudrait 154 ans à une personne salariée au SMIG pour gagner ce que perçoit en 1 an l’un des milliardaires du Maroc ».
Une situation qui risque de s’aggraver davantage au cours de ces deux dernières années marquées par la crise liée au Covid-19. En fait, une note du HCP sur «l’évolution du niveau de vie des ménages et impact de la pandémie de Covid-19 sur les inégalités sociales» a révélé la multiplication de l’incidence de la pauvreté par près de 7 à l’échelle nationale, pendant le confinement. Il est passé de 1,7% avant cette crise à 11,7%, de 5 fois en milieu rural, passant respectivement de 3,9% à 19,8%, et de 14 fois en milieu urbain, respectivement de 0,5% à 7,1%. De même, le taux de vulnérabilité a plus que doublé, passant de 7,3% avant le confinement à 16,7% pendant le confinement. Par milieu de résidence, ces proportions sont respectivement de 4,5% et 14,6% en milieu urbain et de 11,9 % et 20,2% en milieu rural. En conséquence, les inégalités sociales se sont amplifiées et ont dépassé le seuil socialement intolérable (42%), souligne le HCP.
Hassan Bentaleb