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1. Des institutions fragilisées par l’absence des citoyens
Une démocratie privée de la participation des citoyens se transforme rapidement en décor vide, où les institutions perdent leur légitimité et leur capacité d’action. Les conseils élus avec des taux de participation faibles disposent d’un mandat étroit qui les rend vulnérables face aux pressions locales, aux réseaux clientélistes et aux logiques de rente. Les dernières élections ont révélé cette fragilité : alors que le taux national semblait acceptable, la participation dans les grandes villes a chuté à des niveaux alarmants, donnant naissance à des majorités numériquement légales mais socialement faibles. Cette fragilité se reflète ensuite dans la gestion quotidienne des territoires : projets mal définis, gouvernance incertaine, retards accumulés et absence d’audace dans les politiques publiques. Dans de telles conditions, comment espérer mener à bien les réformes structurelles que nécessite le pays, qu’il s’agisse de la protection sociale, de la santé, de l’école ou de la justice territoriale ? Une institution faible ne peut porter une réforme forte.
2. Une crise de représentation qui nourrit la défiance et la rente
Le malaise démocratique se manifeste de manière éclatante dans le regard que portent les jeunes sur le politique : près de 70% d’entre eux estiment que leur vote ne produit aucun effet réel sur leur vie. Ce sentiment, loin d’être anodin, ouvre un vide que d’autres comblent avec empressement : les populismes, les discours simplistes, les réseaux d’intérêts et les logiques d’impunité. Lorsque le peuple se retire du processus électoral, ceux qui maîtrisent les circuits de la rente, du favoritisme et des stratégies électorales étroites voient leur influence se renforcer. L’abstention devient alors un allié involontaire de la médiocrité, car moins les citoyens votent, plus le champ politique se rétrécit au profit de minorités organisées mais peu représentatives de la société réelle. La démocratie marocaine ne risque pas seulement un affaiblissement ; elle risque une déconnexion progressive entre les institutions qui décident et les citoyens qui subissent. L’abstention n’est donc pas un geste neutre : elle redessine l’équilibre démocratique et décide, silencieusement, de qui gouverne réellement.
3. Une alternative social-démocrate pour reconstruire la confiance et redonner du sens au vote
Face à cette situation préoccupante, le projet social-démocrate paraît plus nécessaire que jamais pour restaurer la confiance politique et redonner au vote sa pleine signification. La vision portée par l’Union socialiste repose sur une conviction forte : aucune réforme sérieuse ne peut aboutir dans un pays où la participation électorale reflète le désenchantement plutôt que l’adhésion. Reconstruire la confiance exige de rompre avec les logiques de rente, de renouveler profondément les élites, d’assurer une transparence totale dans la gestion publique, de réaffirmer l’indépendance de la décision politique et de garantir une véritable justice territoriale qui réduit les inégalités entre les régions. Cela suppose de replacer le citoyen au cœur de l’action publique en lui offrant des institutions crédibles, des politiques lisibles et des mécanismes de reddition des comptes visibles et appliqués. La participation électorale apparaît alors comme un acte fondateur, une manière pour chaque citoyen d’exiger un Etat social authentique, une gouvernance responsable et un avenir collectif fondé sur l’égalité, la dignité et l’efficacité.
Conclusion
Ne pas voter, c’est laisser les autres décider à la place du peuple et souvent contre ses intérêts. C’est permettre aux logiques de rente de prospérer, d’affaiblir les institutions et de réduire l’ambition des réformes. A l’inverse, voter, c’est réaffirmer sa place dans la décision publique, c’est refuser la résignation et c’est participer à la construction d’une démocratie plus forte, plus juste et plus représentative. Le Maroc ne peut avancer avec une démocratie à basse intensité ni avec des institutions portées par une minorité. L’avenir politique, social et économique du pays dépend directement de la vitalité démocratique qu’insuffleront les citoyens dans les urnes. La participation électorale n’est ni un symbole ni un geste isolé : elle est la force qui légitime, protège et oriente le destin collectif. Le Maroc de demain a besoin d’institutions solides — et ces institutions naissent toujours d’une participation forte.
Abdeslam El Moussaoui










