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Les ministres se relaient pour ressasser la même rengaine
Depuis la démission surprise de Horst Köhler en mai dernier, ce poste est vacant et les rumeurs le concernant ont commencé à enfler en début du mois courant. Elles ont été rapportées par des sites qui relaient la propagande des séparatistes. Lesquels ont fait état d’une supposée désignation à ce poste du chef de la diplomatie slovaque au lendemain de la rencontre à Addis-Abeba entre Antonio Guterres et Brahim Ghali en marge des travaux du 33ème Sommet de l’Union africaine.
Citant des sources diplomatiques à New York, l’AFP a, elle aussi, affirmé que « Miroslav Lajcak est pressenti pour devenir le nouvel émissaire pour le Sahara », précisant que « sauf une opposition formelle de l'une des parties au conflit, sa nomination devrait être confirmée dans les semaines à venir ».
« Rien n’est clair jusqu’à maintenant », a tenu à préciser le chercheur marocain dans une déclaration à Libé, soulignant que la nomination d’un nouvel envoyé personnel doit avoir l’aval non pas du seul Maroc et des pantins du Polisario, mais aussi des cinq membres du Conseil de sécurité, ainsi que du Groupe d’amis du Sahara.
« Le passé de Miroslav Lajcak et surtout son rôle dans l’indépendance du Monténégro ont de quoi inquiéter les Marocains », a avancé Moussaoui Ajlaoui, précisant que ce Slovaque pourrait représenter un danger pour le Maroc au cas où, par exemple, le démocrate Bernie Sanders deviendrait président des Etats-Unis, comme ce fut le cas quand Barak Obama était président et Christopher Ross était envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara.
Selon l’AFP, «en 2006, il avait négocié, organisé et supervisé pour l'Union européenne un référendum d'indépendance au Monténégro » et occupé le poste de haut représentant international en Bosnie-Herzégovine en 2007.
A signaler également que le site Maghreb-Intelligence a publié la semaine dernière un article dans lequel il avait souligné que « la nomination de Miroslav Lajcak au poste d’envoyé spécial au Sahara pourrait importuner le Maroc ».
« C’est sans doute une mauvaise nouvelle pour Rabat. Du moins, si l’on en croit le parcours de cet homme qui préside actuellement aux destinées de la diplomatie de son pays », a précisé Maghreb-Intelligence.
Selon la même source, cet ancien membre du Parti communiste tchécoslovaque a fait ses études universitaires à l’Institut des relations internationales de Moscou (Russie) et le premier poste de diplomate qu’il a occupé a été à l’ambassade de son nouveau pays, la Slovaquie, dans la capitale russe. «Il s’agit donc d’un homme pétri d’éducation soviétique et d’un savoir-faire référendaire », a mis en exergue Maghreb-Intelligence.
Moussaoui Ajaloui précise, néanmoins, que le dossier du Sahara est «très compliqué», ce qui explique que plusieurs envoyés personnels s’y sont cassé les dents et qu’ils ont été contrains de jeter l’éponge.
En effet, l'ancien secrétaire d'Etat américain, James Baker, avait rendu les clés en 2004 après avoir tenu la barre depuis 1997, le diplomate hollandais Peter Van Walsum a été poussé vers la porte de sortie en 2008 par Ban Ki-moon et l’autre Américain à avoir officié en tant qu’émissaire onusien, en l’occurrence Christopher Ross, a fini par rendre le tablier en 2017. Et en mai 2019, l’ancien président allemand, Horst Köhler, a décidé, lui aussi, de jeter l’éponge prétextant des raisons de santé après avoir passé 21 mois en tant qu’envoyé personnel.