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Bien qu’insuffisante, l’action culturelle que mène José Guirao semble s’inscrire dans ces défis. Le ministre s’est rendu récemment au Maroc, pour la première fois, avec pour objectif déclaré : donner le coup d’envoi de plusieurs projets culturels dans différentes régions du Maroc. Une nécessité tant oubliée, reportée, marginalisée … eu égard à l’actualité dominée surtout par un quotidien marqué par l’impact de l’immigration, les malentendus politiques et évidemment par la constante réalité d’une occupation jamais assimilée des deux présides Sebta et Mellilia.
L’acte culturel aussi riche que diversifié pourrait, cependant, éclaircir les zones d’ombre de ces relations jamais totalement au beau fixe. La deuxième édition du programme culturel, “Visages, culture espagnole aujourd’hui”, lancé par José Guirao et son homologue marocain, Mohamed Laraj, à Rabat, prévoit l’organisation d’une centaine de manifestations artistiques et culturelles dans douze villes du Royaume.
Le projet est prometteur. Mais pour devenir réaliste, il faut surmonter un grand handicap majeur entravant la bonne mise en œuvre de ces programmes. C’est la langue espagnole au Maroc, qui reste quelque peu marginale au niveau de l’usage linguistique, par rapport au français et à l’anglais, prisés ces dernières années. Les Instituts culturels espagnols ne sont pas tellement sollicités pour l’apprentissage de la langue espagnole, à cause du climat général certes, mais aussi de la fonctionnalité de la langue elle-même (affaires, enseignement …). Cela est dû aussi à la capacité d’accueil de ces centres et aux prix imposés au public désireux d’apprendre la langue de Cervantès.
Le succès des programmes lancés dépend certainement de leurs impacts sur les usagers potentiels qui restent peu nombreux pour l’instant, ainsi que leur capacité à investir l’espace public.
De ce fait, les relations institutionnelles ne peuvent aucunement aller au-delà des déclarations de bonnes intentions. Et c’est là où, même important, l’accord conclu entre José Guirao et Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées (FNM) au sujet de la possibilité d’emprunter des œuvres d’arts de grands artistes espagnols modernes et de les exposer durant les deux prochaines années reste insuffisant.
Il faut donc aller plus en profondeur, à la faveur d’initiatives menées en partenariat avec la société civile, et du coup toucher le plus grand nombre de bénéficiaires. Entre-temps, une question taraude les esprits : ne doit-on pas penser également à une politique culturelle marocaine dédiée aux Espagnols ?