La Corée du Nord a rejeté jeudi la demande de Séoul de reprendre les négociations sur les réunions des familles séparées par la guerre de Corée, un nouveau signe de mauvaise humeur après pourtant un léger mieux sur la péninsule.
La Corée du Nord a souligné "l'absence d'atmosphère propice à des discussions sur les réunions des familles", rapporte le ministère sud-coréen de l'Unification, chargé des relations entre les deux voisins.
"Nous jugeons regrettable que le Nord n'ait pas accepté notre proposition" pour se rencontrer à ce sujet le 12 mars, a ajouté le ministère dans un communiqué.
Les deux Corées ont organisé fin février des retrouvailles, pour quelques jours, de familles séparées par la guerre de Corée (1950-1953). Ce programme de coopération était suspendu depuis trois ans.
Mais la tenue de manœuvres militaires conjointes entre les forces américaines et sud-coréennes suscite, comme chaque année, l'irritation de Pyongyang, qui a effectué ces derniers jours plusieurs tirs de missiles à courte portée et de tirs avec un lance-roquette multiple.
En l'absence de traité de paix à la fin de la guerre de Corée, les deux voisins restent théoriquement en guerre. Toute communication entre habitants de part et d'autre de la frontière est impossible, par téléphone, par lettre et encore moins par Internet (réservé à l'élite au Nord).
Au Nord et au Sud, quelque 71.000 Coréens, très âgés pour la plupart, sont inscrits sur des listes d'attente pour participer à ces réunions, organisées ponctuellement depuis 2000. Seuls 200 sont tirés au sort à chaque fois. Des millions de Coréens ont été séparés de leurs proches à la fin de la guerre de Corée, certains se trouvant au Nord et d'autres au Sud de la ligne de démarcation infranchissable qui coupe en deux la péninsule depuis 1953.
Seules quelques centaines de personnes participent à chaque série de rencontres. En général, les Sud-Coréens rencontrent leurs proches nord-coréens côté Corée du Nord pendant deux ou trois jours, avant que les visiteurs, souvent en pleurs, ne rentrent chez eux. Pour les plus âgés, incapables de voyager, des rencontres par vidéo ont été organisées ces dernières années.