-
Sefrou: célébration à Imouzzer Kandar du Nouvel An amazigh
-
La province d’Ifrane réactive son plan d’action contre les effets de la vague du froid
-
L'IA et l'employabilité au cœur du 9ème forum RH de l'Université Privée de Fès
-
L'Institut supérieur de la magistrature et l'ENSA renforcent leur coopération dans le domaine de la formation
-
Tiznit: "Tiflwine" célèbre les traditions amazighes ancestrales
Les projets inaboutis de construction d’un collège et trois lycées témoignent d’un échec patent au niveau de la gestion de ce genre de dossiers au niveau de la province. Le projet de construction du lycée qualifiant Al Khawarizmi à Had Dra dont le problème de l’assiette foncière est demeuré sans solution à cause de l’échec des négociations avec les propriétaires du terrain stagne toujours. Il n’a pas avancé d’un iota et semble aller vers une annulation certaine.
« Sans vouloir rentrer dans une surenchère avec les responsables de ce dossier, et en tenant compte du droit des propriétaires du terrain à être indemnisés, je vous assure que les problèmes du foncier de plusieurs collèges de la province furent résolus dans un cadre amical et souple qui a permis l’appropriation des projets par les habitants. C’est une réalité que nul ne peut nier comme nul ne peut prétendre que les responsables en charge de ce dossier ont été efficaces en termes de communication avec les différents intervenants » nous a déclaré un ex-responsable au sein du MEN à Essaouira.
Le dossier du lycée qualifiant Al Fath à El Ghazwa fait encore du surplace à cause d’un problème foncier non réglé avec la société Chaabi Lil Iskane. Cette dernière réclame le règlement du prix du terrain dudit lycée ainsi que celui de l’école El Khansaa et du collège Moulay Abdellah réalisés plusieurs années auparavant. Quant au projet de construction du fameux collège Mahmoud Darwich dont plusieurs centaines d’élèves continuent à étudier dans le bâtiment d’un café pour la quatrième année consécutive, il avance très lentement contrairement aux promesses faites aux parents et tuteurs des élèves qui espéraient voir leurs enfants étudier dans des conditions décentes cette année. Même constat pour le projet de construction du lycée qualifiant d’Ait Daoud qui avance très lentement.
Le deuxième dossier douloureux et qui renforce les facteurs de déperdition scolaire concerne la capacité d’accueil saturée des internats et des maisons de l’étudiante et de l’étudiant. Un manque affreux au niveau des espaces et des équipements fait actuellement le malheur de plusieurs dizaines d’élèves ruraux à Tamanar, Ait Daoud, Hanchane et Lekrimat, entre autres. A Ait Daoud à titre d’exemple, 50 élèves logent dans un dispensaire et 80 autres dans un garage faute de capacité d’accueil dans les maisons de l’étudiante et de l’étudiant existantes. Quant à la maison de l’étudiant du Hanchane dont l’un des pavillons est en cours de reconstruction, elle accueille actuellement le double de sa capacité tandis que 40 filles de la première année collégiale n’ont pas encore été logées.
« Nous sommes devant une vraie déperdition des moyens financiers de l’Etat qui investit énormément d’argent dans les ressources humaines, les bâtiments, les équipements et l’appui social dans le cadre des programmes « Tissir » et « 1 million de cartables ». Tous les efforts fournis pour lutter contre la déperdition scolaire sont bafoués faute de mesures anticipatives. Pourquoi les élèves du rural d’Essaouira sont-ils obligés de se loger, se restaurer et étudier dans une atmosphère de crise ? », s’indigne un responsable syndical à Essaouira.
Un autre problème a refait surface cette année à Essaouira : les bâtiments et les équipements de plusieurs écoles du rural font la cible d’actes de vandalisme. A cet effet, l’Association Boumadgh pour le développement agricole et la coopération dans la commune rurale d’Agulif vient de saisir le gouverneur d’Essaouira, demandant son intervention pour l’entretien des portes, fenêtres et toits des classes du secteur scolaire Agulif. La lettre de l’association rappelle qu’elle a déjà soulevé le problème l’année dernière sans qu’aucune partie ne prenne les mesures requises pour assurer aux élèves une scolarisation dans des conditions décentes.
Suite à la réunion de son conseil administratif consacrée à l’évaluation de la rentrée scolaire 2015/2016 à Essaouira, l’antenne locale de l’Association nationale des directrices et directeurs de l’enseignement primaire au Maroc, par le biais d’un communiqué dont « Libé » dispose d’une copie, a réclamé au délégué du MEN à Essaouira un traitement sérieux de ses correspondances tout en lui signalant qu’il n’a pris aucune mesure positive pour résoudre les conflits opposant certains directeurs d’écoles à des inspecteurs pédagogiques. Ledit communiqué a exprimé la consternation des directeurs face à la gestion hasardeuse du programme « Un million de cartables ». D’autre part, l’association se dit surprise par la manière de procéder des commissions de suivi de la rentrée scolaire censées assurer une coordination a priori avec les chefs des établissements ciblés. Elle a condamné à cet effet le non-respect de l’article 7 de la décision ministérielle 03-15 du 03 juillet 2015 au sujet de l’organisation de l’année scolaire 2015/2016. Les directeurs des écoles primaires représentés par leur association réclament le déblocage de la première tranche de leurs indemnités forfaitaires tout en demandant au délégué de prendre en considération leurs conditions sociales.