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Le Bernois Max Göldi a été emprisonné en Libye durant quatre mois «après un procès inéquitable». «Si les normes internationales n’ont pas été respectées dans un cas aussi médiatisé, avec autant de pression sur les autorités libyennes, vous pouvez imaginer ce qui se passe pour les personnes les plus marginalisées, dont personne n’entend parler», dit Diana Eltahawy, chercheuse d’AI sur la Libye.
Mahmoud Hamed Matar, le frère d’un opposant libyen, est l’une des victimes de telles détentions arbitraires. Arrêté en 1990, il a été emprisonné durant douze ans sans procès. En 2002, une cour militaire l’a condamné à la détention à perpétuité après l’avoir reconnu coupable d’appartenir à une organisation secrète interdite et d’avoir fait entrer illégalement des explosifs dans le pays.
Des tortures ont en outre été rapportées. Amnesty International a fait part de ses préoccupations concernant la détention arbitraire de Mahmoud Hamed Matar et ses conditions de santé, mais n’a pas reçu de réponse.
Lorsque Max Göldi a été emprisonné en février dernier, l’organisation de défense des droits humains l’a considéré comme un prisonnier d’opinion, c’est-à-dire détenu en raison de sa nationalité, rappelle Diana Eltahawy. «Ce cas particulier laisse entrevoir les problèmes au sein de l’administration de la justice en Libye. Il y a de nombreux autres prisonniers politiques pour lesquels des standards équitables ne sont pas respectés».
Il s’agit d’individus que les autorités libyennes suspectent soit d’appartenir à des groupes terroristes, soit d’être des opposants politiques. Ces personnes sont souvent détenues sans avoir été inculpées, sans procès, après des procès inéquitables ou encore après avoir été innocentées.
La visite l’an dernier d’AI en Libye était la première depuis cinq ans. Diana Eltahawy et d’autres responsables de l’ONG ont passé une semaine à Tripoli et ses environs. Ils y ont visité trois prisons, dont celle de Jdeida, dans laquelle était détenu Max Göldi, et un centre de détention pour migrants en situation irrégulière.
Les autorités libyennes n’ont pas permis à la délégation de se rendre dans des prisons dans le sud et l’est du pays, rapporte la chercheuse. Elles ont même empêché les responsables d’AI de monter à bord d’un avion à destination de Benghazi, une ville dans laquelle ils devaient rencontrer des familles de victimes de disparitions forcées.
Lors de sa visite, AI a constaté que les conditions de détention étaient meilleures dans les prisons contrôlées par les autorités judiciaires, comme celle de Jdeida, que dans les centres de détention pour migrants en situation irrégulière. Ces derniers sont surpeuplés et les conditions d’hygiène y sont très mauvaises.
Depuis le dernier déplacement de l’ONG en 2004, Diana Eltahawy note toutefois quelques développements positifs. «Des personnes détenues arbitrairement ont été relâchées. La dernière libération remonte au mois de mars. Et les voix un peu critiques envers le régime peuvent davantage s’exprimer. Mais le rythme des réformes, notamment en ce qui concerne les droits de l’homme, est lent et superficiel», conclut la chercheuse.