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le lancement de la vaccination est une réussite. La quasi-totalité des frontliners a été vaccinée». 24.000 personnes auraient d’ores et déjà reçu les premières injections dès le premier jour de la campagne nationale de vaccination contre la Covid-19, en privilégiant les séniors, le corps enseignant et le personnel soignant âgés de plus de 40 ans ainsi que les autorités publiques. D’ailleurs, dans une déclaration à la chaîne d'information de la MAP, le colonel Zahnoune a précisé qu’après «avoir reçu la première dose du vaccin, le bénéficiaire est gardé pendant quelques minutes pour une observation post-vaccinale afin de s'assurer de la nonapparition d'effets secondaires».
Cette campagne de vaccination sans précédent devrait s’étirer sur douze semaines, à l’issue desquelles, 80 % des plus de 17 ans auront reçu leur dose. 3.000 centres y seront alloués sur l’ensemble du territoire national et 25.000 personnes mobilisées. En attendant que cet objectif soit atteint et les futures livraisons des lots de vaccins, les 2,5 millions de doses dont 2 millions du vaccin AstraZeneca et 500.000 du vaccin Sinopharm, serviront à vacciner 1,25 million de personnes avec les deux doses. La ligne directrice des autorités sanitaires se traduit par la volonté de réserver la deuxième dose aux personnes ayant déjà reçu la première. Tout simplement pour être sûr de pouvoir injecter cette seconde dose le 21ème jour pour le vaccin Sinopharm et le 28ème jour concernant celui d’AstraZeneca. Un objectif ambitieux dont l’accomplissement se heurte à des écueils autre que logistique. Preuve en est, la fraude révélée par le ministère de l’Intérieur moins de 48 heures après le lancement de la campagne : «8 personnes non prioritaires ont bénéficié de la première dose du vaccin contre la Covid-19 au centre de vaccination "Anoual" de Taza, bien qu'elles ne remplissent pas les conditions spécifiant les catégories ciblées par la première phase de l'opération». Toujours d’après le même communiqué, «un adjoint du Caïd en charge de la deuxième annexe administrative à Taza et un auxiliaire d’autorité ont été suspendus de leurs fonctions, de même qu'il a été décidé de mettre fin à la mission des personnes chargées d'enregistrement et de contrôle des catégories ciblées par l'opération de vaccination au centre "Anoual"»
A l’évidence, l’égoïsme de certains pourrait donc mettre des bâtons dans les roues à une campagne de vaccination nationale qui n’en a vraiment pas besoin, tant sa logistique et son application semblent loin d’être une partie de plaisir. D’autant qu’en plus, il plane sur les vaccins une autre menace, plus difficile à cerner que la fraude. En effet, l'émergence des variants du nouveau coronavirus est de plus en plus inquiétante. A l’occasion d’une table ronde en ligne en partenariat avec «Sciences et Avenir» et montée par l’initiative européenne pour l'innovation de rupture JEDI (Joint European Disruptive Initiative), MariePaule Kieny, infectiologue et directrice de recherche à l'Inserm, n’y est pas allée par quatre chemins au moment d’évoquer la menace des variants de la Covi19 : «Concernant le variant d'Afrique australe (ou 501.V2), le vaccin perd un peu en efficacité. On a encore plus d'inquiétudes avec le variant au Brésil, parce qu'il semblerait, même s'il y a peu de données encore, que le vaccin pourrait être non efficace contre celui-là».
Certes, ces déclarations sont liées aux vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna avec leurs vaccins à ARNm, mais cela suscite tout de même craintes et inquiétude. Cela dit, il semblerait, d’après les intervenants de ladite table ronde, qu’il serait possible de bloquer l'ensemble des variants avec quelques vaccins différents. Mais dans ce cas, quid des doses de vaccins commandées et certainement payées? En tout cas, alors que le premier cas du variant anglais a été recensé la semaine dernière dans le Royaume, Yang Xiaoming, président de China National Biotec Group CNBG, filiale de Sinopharm, a botté ce scénario catastrophe en touche : «Pendant la conception du vaccin, nous avons vérifié son efficacité contre des variantes qu’on a extraites du virus. Notre produit s’est avéré efficace et capable de faire face à toutes les souches de la Covid».
Chady Chaabi