Tout historien, chercheur ou observateur avisé ne peut pas ne pas être amené à relever l’indélébilité des liens profonds qui ont de tout temps commandé les relations entre l’expérience partisane et la presse. L’histoire des partis politiques dans notre pays est toujours allée de pair avec celle de la presse, sachant que les supports médiatiques ont immanquablement constitué l’un des plus grands piliers de tout projet politique. La presse marocaine dans sa plus noble conception, c’est bien celle qui porte un message médiatique en partant des principes fondés sur le patriotisme et la lutte pour la démocratie, la dignité, la justice et l’égalité.
La présentation de quelques noms de pionniers et de grands journalistes, d’écrivains et de penseurs qu’a connus le Maroc permettrait de conclure que la presse « partisane » a bel et bien constitué un terreau pour la politique, la culture, la création et pour une production médiatique de qualité.
C’est dans cet ordre des choses que la presse, celle ittihadie plus particulièrement a d’ailleurs compté parmi les premières victimes de la répression qui a pendant longtemps ciblé les forces vives du pays. Il ne faut sûrement pas s’en étonner puisque c’est cette même presse qui a assumé sans relâche son rôle de porte-parole des masses populaires, exprimant leur souffrance et leurs doléances, leurs revendications et ambitions. La presse ittihadie a été à l’avant-garde, à ce niveau. Elle a constitué pour les grandes plumes, entre journalistes de renom, intellectuels et autres penseurs, un espace privilégié de la liberté de la presse, de la pensée et de la création. Aussi de grands noms ont-ils eu à assumer d’importantes responsabilités au niveau de la gestion et de la rédaction de cette même presse ittihadie.
Le message politique qui est depuis toujours celui de l’USFP est fondé sur le projet sociétal pour lequel le parti ne cesse de militer, qu’il s’agisse de l’édification démocratique, de la défense de l’intégrité territoriale, de l’attachement aux questions concernant les masses populaires ou de la diffusion de la culture des droits de l’Homme, de la modernité et de la liberté de pensée.
La presse ittihadie part d’une conviction absolue : c’est une propriété publique offrant un service médiatique au public et respectant son droit à la culture, à l’art et à la diffusion des concepts des droits de l’Homme, de la démocratie, de la modernité et du divertissement de bon aloi. C’est pourquoi elle s’astreint au respect de l’intelligence des personnes et de l’éthique de la profession, et à éviter toute désinformation ou toute publication de fausses informations.
La presse ittihadie a toujours su, et ce indépendamment de la position du parti dans l’opposition ou au gouvernement, préserver une orientation de principes dictée par son engagement pour le respect de valeurs suprêmes que sont celles de la liberté, de la justice, de l’égalité et de la participation à l’édification de l’Etat démocratique et moderne.
L’attachement à un parti, pilier de l’école nationale démocratique et à la culture socialiste confère à la presse de l’USFP un référentiel humain qui caractérise en permanence son parcours et en fait de la sorte l’école de toutes les générations.
L’attachement au parti n’a pas empêché la presse ittihadie d’être ouverte à tous les courants et à toutes les idées qui ne s’opposent pas à sa ligne éditoriale basée sur les principes mis en place par les leaders d’Al Ittihad, ses dirigeants et ses militantes et militants qui ont consenti d’inestimables sacrifices pour que vive la presse ittihadie et qu’elle poursuive son renouvellement et son développement étant donné qu’elle n’est pas une simple entreprise commerciale, mais porteuse d’un projet sociétal ittihadi constituant l’un des plus grands jalons de l’histoire contemporaine et moderne du peuple marocain.
Le secret de ce renouvellement et de ce développement réside donc dans le référentiel identitaire et celui de l’appartenance. Cette presse est le porte-parole d’une entité appelée l’Union Socialiste des Forces Populaires implantée dans l’espace politique et militant marocain et dans le terreau national depuis que les leaders nationaux, les résistants, l’Armée de libération, les militants syndicaux, les femmes, la jeunesse, les intellectuels, les ouvriers, les agriculteurs, les étudiants … en somme les masses populaires ont procédé à son édification.
Toutes ces forces aspirent à ce que la presse ittihadie conserve son référentiel et son appartenance aux exigences de l’évolution médiatique, technologique, politique et culturelle et qu’elle se serve au mieux du facteur humain comme la base, l’essence même de ce fondement.
C’est bien à ce message historique que la presse ittihadie se doit de rester fidèle au quotidien pour être au diapason avec ce visage rayonnant que symbolise le martyr Omar Benjelloun, l’un des pionniers de la presse partisane aux côtés de bien d’autres qui sont passés par là et qui se sont retirés en silence et avec la sagesse des grands.