Aujourd’hui, le fait est là. Après que la version papier a été abandonnée au profit de celle électronique, gratuite de surcroît, les rentrées d’argent se sont faites quasiment inexistantes. Mais la masse salariale, elle, de même que les indemnités acquises qui vont avec sont restées les mêmes.
La question qui s’impose de ce fait se rapporte à la continuité de ces entreprises, à leur survie.
Les professionnels du secteur s’activent aux côtés des organismes représentatifs et des institutions concernées à suivre de près cette situation, à en débattre dans l’éventualité de faire des propositions allant dans le sens d’une réaction positive au vu de cette conjoncture exceptionnelle.
En tant que presse ittihadie, nous affirmons ce qui suit :
- Le Premier secrétaire de l’USFP, Président Directeur Général du Groupe médiatique du parti, tient à préciser sans équivoque que les droits acquis des salariés représentent une première priorité qui ne doit aucunement obéir à une soi-disant logique de pertes et profits.
Tout en prenant en compte la nature de la conjoncture, les institutions ittihadies se représentent bien évidemment les conditions des employés, leur droit et celui de leurs familles à une vie digne et par là la garantie de leurs revenus.
- Cette noble position consolide en fait toute une histoire de l’institution médiatique ittihadie en tant qu’institution de message, de position et d’école qui, tout au long de son parcours, a dû surmonter des circonstances de loin plus critiques et des fronts plus menaçants, et ce grâce à la bravoure, au dévouement et à l’optimisme qui animent depuis toujours les militants progressistes et l’ensemble des forces nationales qui ont tenu à adhérer à la même position de l’USFP et de sa direction.
- La mise sur pied des tribunes de l’USFP n’a jamais été dictée par un challenge basé sur la concrétisation de quelques projets individuels, ni quelques expériences entrepreneuriales liées à un succès individuel, ni encore le profit pécuniaire …
Le rôle de ces tribunes est, en revanche, et depuis toujours, d’assurer, dans la mesure du possible, les conditions humaines et matérielles pour accomplir leur mission première, celle pour laquelle elles ont été créées.
Il ne serait pas inutile de rappeler à ce propos que la presse nationale liée aux forces politiques nationales a eu à pâtir, assez fréquemment de campagnes de dénigrement émanant, de surcroît, du corps médiatique lui-même. Certaines rédactions n’éprouvaient aucune gêne à lier leur souci de continuité et développement de leurs ressources financières ou autres à une tâche consistant à ignorer le rôle historique de la presse nationale et progressiste et faisant partie d’une mission de plus grande ampleur visant à détériorer la position nationale, démocratique et progressiste, le but étant d’influencer l’opinion publique dans ce sens. C’est là une bataille qui n’a pas été moins douloureuse que bien d’autres.
L’histoire de la presse de l’USFP prouve de manière concrète que la question passe avant le modèle économique et que le projet ittihadi est étroitement lié au pays, aux citoyens et à leurs revendications justes et légitimes : l’unité, la démocratie, le progrès, la justice et les droits universellement consacrés. Ittihadies et Ittihadis ont consenti un prix inestimable pour la pérennité de la presse ittihadie. De nombreux dirigeants et cadres sont tombés au champ d’honneur journalistique. Des dizaines de journalistes et de responsables ont été sujets à d’interminables poursuites sans que cela ne parvienne à ébranler leurs convictions.
C’est là un rappel qui n’est pas sans rapport avec les décisions que vient de prendre l’institution médiatique ittihadie et qui justement se situe dans le cadre des fondamentaux, des principes et du référentiel qui, même dans les situations les plus délicates, n’ont pas changé et ne changeront pas.
Tout en nous représentant la conjoncture que connaît notre pays, nous sommes sensibles à la pression matérielle et morale que subissent les composantes du champ médiatique. La pensée, la volonté, l’enthousiasme et la créativité doivent être plus présents que jamais pour que survive la presse nationale, et en particulier les journaux en version papier en tant que synonyme de légitimité, de diversité culturelle et politique à même d’encadrer la société dans sa production culturelle et immatérielle.
Il faut toutefois une profonde réflexion en vue de surmonter cette épreuve et en sortir plus fort tout en tirant profit de la révolution numérique et communicative. Saluons enfin tous les soldats attelés à la tâche dans ce noble métier et en particulier dans une situation aussi éprouvante. Saluons les journalistes, les correspondants, les préposés à l’administration, les techniciens pour tous leurs efforts en vue d’assurer la pérennité de cet historique et évolutif édifice.