
"Naturellement, si on revoit notre prévision, il faut adapter le budget à cette nouvelle réalité", a poursuivi le chef de l'Etat. "C'est entre six et huit milliards d'économies supplémentaires à trouver."Le Premier ministre, François Fillon, et le gouvernement y travaillent mais les décisions ne seront prises que d'ici une dizaine de jours, après le sommet du G20 des 3 et 4 novembre à Cannes sous présidence française, a-t-il ajouté. Il a cependant récusé les mots "rigueur" et "austérité", de même qu'il a d'ores et déjà exclu une augmentation généralisée de la TVA, prônée par des parlementaires de sa majorité."Ça pèserait sur le pouvoir d'achat des Français (...) Ça serait facile mais injuste", a-t-il expliqué.Il a en revanche dit avoir demandé au gouvernement de ne pas multiplier les mesures "parce que ça n'a pas de visibilité" - une pierre dans le jardin de François Fillon, dont le plan présenté en août pour faire une douzaine de milliards d'euros d'économies est une addition de nombreuses dispositions tenant du saupoudrage. Nicolas Sarkozy a aussi souhaité que soient privilégiées des mesures renforçant la compétitivité de la France. Il a indiqué que le gouvernement travaillait avec à l'esprit la question de la convergence avec l'Allemagne. Il a précisé que les ministres des Finances français et allemand avaient pour instruction de proposer un impôt sur les sociétés qui ait la même assiette et le même taux dans les deux pays, dans le cadre d'une harmonisation de leur fiscalité. Il a cependant laissé ouverte pour l'avenir la question d'une "TVA sociale" visant à financer la protection sociale, en anticipant sur ce qui pourrait être un thème de sa campagne. "Il faudra poser (...) un jour la question du financement de notre protection sociale", a-t-il déclaré. "Il faudra sans doute y faire participer les importations (...) C'est un débat que nous aurons dans les mois qui viennent."
Nicolas Sarkozy a déclaré que la question de sa candidature à la présidentielle d'avril-mai 2012 ne serait tranchée que "fin janvier-début février". Le chef de l'Etat n'en a pas moins défendu son bilan, dont la réforme des retraites et la suppression de 150.000 postes de fonctionnaires, et attaqué son futur adversaire socialiste avec le ton d'un candidat en campagne. Il a ainsi attaqué la proposition de François Hollande d'embaucher 60.000 enseignants en cinq ans "simplement pour faire plaisir à des organisations syndicales".