
Le général Dabi, dont la nomination fait polémique car il a dirigé un temps les forces nordistes pendant la guerre civile avec le Sud, avant d'être impliqué dans le conflit au Darfour, a estimé dans le journal britannique The Observer qu'il était trop tôt pour juger sa mission. "C'est la première fois que la Ligue organise une telle mission. Et elle vient juste de commencer, donc je n'ai pas encore eu le temps de me faire une opinion", a-t-il déclaré. La Ligue arabe a récemment reconnu des "erreurs" mais a défendu la mission, assurant qu'elle avait permis la libération de détenus et le retrait des chars des villes, des affirmations contestées par les militants pro-démocratie. L'opposition syrienne a pour sa part qualifié cette mission d'"échec" et appelé l'ONU à intervenir, estimant que la politique "molle" de la Ligue à l'égard du régime avait conduit "à une hausse des morts dans la répression". Amnesty International a souhaité que le rapport du général Dabi montre clairement les "graves violations des droits de l'Homme" qui se poursuivent en Syrie. Selon un bilan de l'organisation vendredi, au moins 134 civils, et peut-être beaucoup plus, ont été tués depuis le 26 décembre.
Le secrétaire général adjoint de la Ligue, Adnan Issa, a toutefois assuré à l'AFP qu'"aucun projet de retrait des observateurs n'(était) à l'ordre du jour de la réunion du comité ministériel. Nous ne parlons pas de retrait mais du renforcement de cette mission".
Samedi, des milliers de Syriens ont participé aux funérailles des 26 victimes de l'attentat perpétré la veille à Damas, une attaque "terroriste" selon les autorités qui ont promis de répliquer d'"une main de fer", tandis que l'opposition pointait le régime du doigt.
Quelques jours avant l'arrivée des observateurs, un double attentat à la voiture piégée avait fait 44 morts et 150 blessés le 23 décembre. Dans le même temps, en signe des liens solides entre Damas et Moscou, une flotte russe composée de navires de guerre, de sous-marins, d'avions de combats, d'hélicoptères et plusieurs systèmes de missiles anti-aériens, a accosté dans la base navale de Tartous en Syrie, a annoncé l'agence syrienne Sana dans la nuit de samedi à dimanche.