
Une délégation nord-coréenne devait traverser mercredi matin la frontière militarisée et se rendre à l'hôtel Grand Hilton de la capitale sud-coréenne, pour des discussions de deux jours. Ces négociations auraient été les premières depuis six ans à un niveau ministériel.
Mais le rendez-vous a été annulé mardi soir sans que l'on sache s'il avait été simplement différé ou annulé.
Les deux pays ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur la composition des délégations, la Corée du Nord ayant fait savoir que le chef de la délégation sud-coréenne "lui posait problème", selon un responsable gouvernemental sud-coréen sous couvert de l'anonymat.
Le Nord réclamait une personnalité de plus haut rang que celle choisie par Séoul pour conduire la délégation sud-coréenne. Séoul a souligné que le vice-ministre désigné était du même rang que le chef de la délégation nord-coréenne et que Pyongyang devait accepter les normes diplomatiques internationales. Les analystes notaient mercredi que cette annulation soudaine soulignait la difficulté d'établir un début de confiance sur la péninsule divisée en deux depuis six décennies.
Selon les experts chargés de deviner les ressorts de la Corée du Nord, un des pays les plus reclus et isolés de la planète, le régime de Pyongyang s'inquiète tellement de sa solidité qu'il refuse d'offrir la moindre concession.
Les attentes étaient minimes, mais la Corée du Sud, ses alliés et les puissances régionales, Chine et Japon en tête, se réjouissaient de voir Pyongyang désireux de renouer le dialogue, après des mois de tensions militaires qui n'ont cessé de croître depuis l'arrivée au pouvoir du jeune Kim Jong-Un fin 2011.