Portrait de l’écrivain et journaliste Abdelkader Chaoui : L’intellectuel à plusieurs facettes


AYOUB AKIL
Mardi 31 Mars 2009

Portrait de l’écrivain et journaliste Abdelkader Chaoui : L’intellectuel à plusieurs facettes
Traducteur, écrivain, journaliste et critique. Plusieurs facettes d’une plume qui a traversé des années durant le paysage littéraire et intellectuel marocain. Il s’agit tout simplement d’Abdelkader Chaoui à qui tout le monde voue un grand respect et une estime démesurée.  C’est l’une des plumes les plus singulières comme en témoignent ses contemporains. «Abdelkader Chaoui  a eu un parcours assez distinct. Il a vécu des expériences chaotiques, notamment son passage par la prison pendant dix-sept ans et demi. Dans sa vie, il a connu des moments forts, certains plus vifs que d’autres, mais il a toujours eu le plaisir tranquille», souligne Abdelhamid Akkar, président de l’Union des écrivains du Maroc. C’est ce que remarque également Leïla  Chaouni, directrice des Editions Le Fennec. « Les années qu’il a passées en prison l’ont façonné. Car, ses aventures dans la cellule ont renforcé ses qualités premières d’écrivain et d’intellectuel. Il est des écrivains qui nous rappellent pourquoi on aime le livre et ses transes fantaisistes». Ceci, dans le même registre d’une élégance poétique peu croisée dans la littérature marocaine. Chaoui fait partie de la génération des rebelles qui ont remis en question le système politique de notre pays. Et il a défrayé la chronique de son courage en passant une bonne partie de sa vie derrière les barreaux», raconte le célèbre écrivain et critique marocain Mohamed Barrada.
 Symbole d’une culture d’un éclectisme pointu et d’un goût sûr. Ces indications élémentaires suffisent pour s’embarquer dans cet univers. Ses écrits représentent un acte de foi, une longue transmission. Ainsi convient-il d’accepter de ne jamais pouvoir véritablement en comprendre tous les entrelacs et les subtilités rythmiques et mélodiques que traduit la musicalité de ses œuvres. Pour se faire, il se permet d’intervenir très discrètement pour apporter çà et là une précision, un commentaire, une petite pique, ce qui fait que le lecteur se prend au jeu de ses personnages ou que ceux-ci le dominent.
 Bien qu’il soit flatté  par les journalistes, écrivains, professionnels, critiques qui l’évoquent presque toujours en des termes élogieux, notre bonhomme garde toujours les pieds sur terre. Né le 8 octobre 1950, à Bab Taza, province de Chefchaouen, il a fait ses études au lycée Kadi Ayyad à Tétouan où il a obtenu son Baccalauréat en 1968. Au cours de la même année, il a commencé à publier dans le journal « Al Kifah Al Watani ». Parmi ses oeuvres les plus connues, on retient notamment « Kana Wa Akhaouatouha », « Dalil Al Ounfouane », « Bab Taza », « Le Parti d’Istiklal (1944-1982) » et « La Gauche au Maroc (1970-1974) », ainsi que son roman autobiographique « L’Ecriture et l’Existence».
Bref, pour les critiques dont la pondération proverbiale n’a d’égal que le sérieux, Abdelkader Chaoui est une plume libre, critique et  douce-amère. Certes, il a marqué et marque toujours  les esprits. Il est tout simplement un homme de lettres qui a propulsé la littérature marocaine dans des sphères imaginaires et lumineuses. Résultat : un Maroc qui affirme sa différence par la voix de ses écrivains.
 


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