Le Yémen continue de vivre dans un climat d’ébullition. Des manifestations anti-Abdallah Saleh et pro-Saleh continuent de secouer les principales villes souvent émaillées par des attentats faisant des morts et des blessés.
Dernièrement, des milliers de protestataires contre l’ancien régime se sont rassemblés à Sanaa, pour demander l’arrestation et le jugement de l’ex-président Saleh tandis que ses partisans se retrouvaient en même temps pour célébrer son 70ème anniversaire.
Il faut dire qu’Ali Abdallah Saleh, qui a regagné le Yémen après un bref séjour aux Etats-Unis pour un complément de soins après l’attentat auquel il a échappé par miracle, n’a pas choisi de prendre une retraite tranquille. Il continue à agir dans les coulisses, se permettant même de formuler des avis sur la marche des affaires du Yémen.
Cette façon de faire de l’ancien chef d’Etat n’est évidemment pas du goût de ses adversaires surtout parmi les jeunes et les femmes qui le lui font comprendre en multipliant les manifestations et exigeant sa condamnation pour les actes de répression commis par son régime pendant le soulèvement du Printemps arabe.
Ici même, nous avions écrit que la décision d’Ali Abdallah Saleh de retourner au pays après un séjour à l’étranger, n’allait pas contribuer à calmer les esprits au Yémen d’autant que ses proches continuent à contrôler les rouages de l’Etat sur les plans administratif, militaire ou politique.
Aujourd’hui, le Yémen est dans une situation d’instabilité grave. Il est très difficile de préjuger de son avenir. Des forces disparates agissent chacune, défendant ses propres intérêts ou ses convictions idéologiques.
Ainsi, des mouvements comme les rebelles Houtiyyne ou les éléments d’Al Qaïda ont repris de la vigueur et se manifestent avec violence, commettant des attentats sanglants, prenant même le contrôle de villes et localités du sud du pays.
Il est à craindre que le Yémen qui avait réussi son unité dans la douleur, ne vienne connaître la partition dans la douleur.