Portant jusqu’ici, l’image de l’ami des riches qui, il faut le dire, lui nuisait, il a décidé de s’en départir et de faire un virage à 180° pour devenir le candidat du peuple, et pourquoi pas celui de la classe laborieuse, voire des plus pauvres parmi le peuple français. Le résultat ne vaut-il pas tous les retournements…de veste ? Et puis les promesses ne valent-elles que pour ceux qui les croient? Lui, Nicolas Sarkozy, a un but, et il veut l’atteindre. Tant pis s’il abandonne momentanément ses nombreux amis richissimes qu’il met à contribution à l’occasion. L’un d’eux n’a-t-il pas volé à son secours pour régler un conflit social? Se sachant mal parti pour un nouveau mandat présidentiel tant les sondages restent au plus bas, Sarkozy joue le populisme, jusqu’à aller concurrencer Marine Lepen, la présidente du Front national, le parti d’extrême droite française sur ses propres terres. Ce qui n’a pas échappé évidemment à l’intéressée qui n’a pas manqué de lui brandir à la face un carton rouge, une façon de lui signifier que sa démarche de racolage a été découverte. Mais qu’à cela ne tienne.
D’ailleurs, dans sa dernière prestation dans l’émission de Fr2 «Paroles et des actes», Marine Lepen a bien confirmé et à maintes reprises que Nicolas Sarkozy prenait la liberté de s’ouvrir sur son propre électorat, mettant son adversaire devant ses nombreuses contradictions et le non-respect de sa parole. Pour elle, la manœuvre de Sarkozy est opportune, et ne vise qu’à élargir son assiette électorale. Aussi, Nicolas Sarkozy est prêt à toutes les manœuvres hypocrites et toutes les volte-face possibles. L’essentiel pour lui est d’avoir en fin de compte gain de cause.
Que dire par exemple du vote des étrangers aux élections communales qu’il dénonce aujourd’hui avec véhémence, alors qu’en d’autres temps, il en avait été un fervent défenseur ?
Ne joue-t-il pas également sur la corde sensible de l’électorat populaire s’agissant de la question d’émigration en faisant supporter à cette frange de la population la crise dont souffrent la France et les Français ? Sur ce plan-là, il est au diapason avec la présidente du Front national.
S’il y a crise en France, il n’en est pas responsable! Si ce n’est pas la faute aux étrangers qui viennent «bouffer» le pain des Français, c’est à cause de la crise financière européenne. Et encore, si la France n’a pas connu la récession, c’est grâce à lui, à son habileté. En somme, la France et les Français lui sont redevables ! Et que peuvent-ils faire de mieux pour lui sinon être ses obligés et le payer en retour? c’est-à-dire l’élire pour un second mandat. Et qu’adviendra-t-il de ses adversaires. Il n’en a cure ! Son principal concurrent, le socialiste François Hollande qui présente pour lui un danger manifeste, il pense avoir trouvé la parade en le déstabilisant, rappelant à chaque occasion ses contradictions, ses faiblesses, et même sa félonie. Ainsi, il ne serait pas un bon patriote, ni un bon Européen. Ne l’a-t-il pas démontré tout récemment encore et avec lui les députés socialistes lors du vote d’une résolution en faveur de l’Europe? Nicolas Sarkozy est entré dans le vif du sujet de la campagne électorale présidentielle usant de tous les arguments mêmes pernicieux afin de gagner la bataille.
A chacune de ses sorties, que ce soit devant les médias ou lors de ses rencontres avec des Français, il ne manque pas de décocher des flèches à son adversaire socialiste.
Il veut bien se défendre de sa campagne outrancière contre François Hollande, mais il finit par reconnaître que c’est finalement de bon aloi, et qu’une campagne électorale n’est jamais propre.