En tant que ministre des Affaires étrangères d’une puissance comme la Russie, Serguei Lavrov démontre par sa déclaration aberrante son manque de diplomatie, lui, qui est présumé en être le chef. Même s’il était convaincu de son idée, fallait-il pour autant qu’il en parle ouvertement?
En tout cas, on sait maintenant à quoi s’en tenir. En s’opposant farouchement à toute résolution du Conseil de sécurité de l’Onu condamnant le massacre de la population syrienne, la Russie a choisi son camp, celui de défendre le régime de Bachar Al Assad au détriment des Syriens, d’un bord comme de l’autre, qui se font tuer chaque jour. Cette position partiale de Moscou vient démentir les déclarations faites précédemment par le même Serguei Lavrov qui prétendait que son pays se tenait au côté des peuples et non des régimes.
Que s’est-il passé entre-temps?
Est-ce qu’en soutenant le régime sanguinaire de Bachar Al Assad contre tout bon sens, la Russie cherche à préserver ses intérêts en Syrie, et notamment sa base de Tartous qui lui donne accès à la Méditerranée?
Si tel est son raisonnement, on peut avancer qu’elle est en train de faire un mauvais calcul.
Le régime tortionnaire actuellement en place à Damas est condamné à disparaître tôt ou tard parce que, c’est là la ferme détermination du peuple syrien au-delà de ses composantes ethniques, religieuses ou idéologiques.
Pendant ce temps, Moscou se sera fait des ennemis pour rien non seulement parmi les Syriens eux-mêmes, mais aussi parmi les pays de la région surtout quand on sait que la défunte Union soviétique dont la Russie est aujourd’hui, l’héritière, a mis longtemps pour être acceptée par les Etats du Golfe.
Que deviendront alors les intérêts des Russes dans cette partie du globe connue par son importance à la fois stratégique et économique?
Ce que l’on peut dire, c’est que Moscou manque de clairvoyance.