L’idée est en train de faire son chemin. Ce sont les Kurdes qui en sont les promoteurs. Pour certains responsables de la province autonome du Kurdistan, le partage de l’Irak en trois Etats distincts est inexorable. Il pourrait se produire plus tôt qu’on ne le croit. Le tabou est levé.
Voir l’Irak scindé en trois entités selon les obédiences de chacune devient sujet de discussions et même de réflexion au grand jour, voire d’échafaudage. En fait, l’on ne doit pas être surpris plus qu’il n’en faut !
Depuis l’invasion américaine et la chute du régime de Saddam Hussein, le sort de l’Irak en tant qu’Etat unitaire était scellé. Ce n’est pas qu’il faille regretter le dictateur Saddam, mais avec lui et avant lui, l’Irak était unifié.
Certes, il y avait des prédispositions latentes parmi les différentes composantes de l’Irak à devenir autonomes, mais elles ne pouvaient pas agir ouvertement.
Avec l’arrivée des Américains, la bride a été lâchée, et l’on a assisté à une véritable guerre entre chiites longtemps brimés, sunnites, une minorité jusqu’ici au pouvoir et les Kurdes qui ont payé un lourd tribut. C’était donc l’occasion pour chacun d’exprimer enfin ses véritables desseins.
Malgré les intentions affichées par les nouveaux dirigeants de Bagdad de préserver l’unité de l’Irak, cela paraît illusoire.
L’idée de partition de l’Etat irakien est en train de faire son chemin. Les Kurdes sont les premiers à se déclarer. Il faut dire qu’ils vivent déjà dans une province autonome, embryon d’un Etat avec ses propres structures.
Si l’Etat kurde est déclaré, les Kurdes n’auront-ils pas la tentation de vouloir l’étendre aux pays voisins, la Syrie et la Turquie, et vouloir être le foyer de la diaspora kurde?
Comment alors Turcs et Syriens vont-ils réagir à l’aspiration des Kurdes?
L’avenir le dira.