Autre nouvelle donne pour cette consultation, le taux record de votants (80%). Cette fois, les analystes ont été démentis annonçant un taux d’abstentions substantiel d’autant que le vote coïncidait avec les vacances de Pâques.
Contrairement à la posture qu’il voulait se donner lors de son allocution après l’annonce des résultats, le président sortant est aujourd’hui un homme très déçu. Il n’en revient pas que les Français l’aient rejeté alors qu’il se présentait comme l’homme providentiel, celui qui allait protéger la France de la crise financière qui frappe à sa porte.
Or, Nicolas Sarkozy, tout au long de sa campagne électorale, a tout fait pour escamoter son bilan quinquennal qui était loin d’être brillant préférant répéter à satiété sa rengaine droitière, la peur de l’Autre, l’amour de la patrie, le nationalisme poussé à l’extrême, essayant d’aller chasser sur les terres du Front national. Ce fut un mauvais calcul, un échec total puisque Marine Le Pen a réalisé un score historique un peu plus de 18%. Mais le président sortant ne semble pas avoir retenu la leçon puisque dans sa première allocution du deuxième tour, il est revenu aux mêmes thèmes déjà développés et qui lui ont valu la sanction des Français. Une punition déjà annoncée pour le second tour, donnant le candidat socialiste vainqueur dans tous les cas de figure avec une large avance sur son adversaire.
Dans son mot adressé aux militants et aux Français après l’annonce des résultats, François Hollande s’est montré digne, ne laissant transpirer aucune euphorie. C’est la force tranquille.
Le candidat du changement est devenu après le net succès de dimanche soir, celui du changement maintenant. En effet, pour François Hollande, le changement auquel il appelle et que les Français attendent est en route. Il sait que la tâche n’est guère aisée, mais il dispose désormais de la confiance de ses compatriotes pour mener à terme les 60 propositions de son programme électoral.
Rares sont les candidats à la présidentielle française qui ont bénéficié d’un tel élan de confiance au premier tour. On cite le Général De Gaulle et François Mitterrand. Deux grands hommes que la France a connus dans son histoire contemporaine.
La France est-elle en train de connaître un nouveau grand chef d’Etat avec François Hollande ? Le proche avenir nous le dira.