C’est à se demander si l’immigration est le seul et unique problème d’acuité pour la France.
Certes non. Mais il semble que c’est un sujet porteur pour chacun des candidats qui veut grappiller des voix auprès de l’électorat populaire qui est aujourd’hui très sollicité et objet d’attention, jouant sur ses peurs de lendemains incertains.
Pourtant, différents sondages et études montrent bien que l’immigration ou l’immigré lui-même sont loin de constituer le problème notable pour ne pas dire fondamental de la France.
Cependant, il se trouve que l’extrême droite qui a fait de l’immigration son sujet de prédilection semble avoir réussi son coup auprès d’abord de sa clientèle habituelle, comprenez les racistes, et ensuite a pu drainer tous les déçus de la droite traditionnelle ou de la gauche à cause de la crise qui secoue le pays, et que ni l’une ni l’autre n’a pu trouver les solutions attendues. Sans oublier que pendant les temps de crise, il devient naturel de se tourner vers l’étranger pour dénoncer toutes ses infortunes. Il y a parmi ceux qui ont choisi pour thème l’immigration, ceux qui sont pour les solutions extrêmes. Autrement dit, renvoyer tous les étrangers chez eux, qu’ils soient en situation régulière ou non par des charters s’il le faut. D’autres proposent une diminution plutôt drastique du nombre des immigrés vivant en France et en même temps fermer le pays à tous les intrus qui viendraient d’ailleurs excepté les territoires français essaimés à travers le monde évidemment. Quelle que soit la décision prise à l’égard des immigrés, la France serait alors non reconnaissante, ingrate. La France qui a colonisé les pays de ces immigrés, exploitant leurs richesses et puis leurs hommes pour devenir une puissance économique et industrielle, la cinquième au monde (sic), semble occulter cet épisode de son histoire.
Sans oublier que les tâches réservées à ces travailleurs étrangers sont subalternes, dans la plupart des cas, et dont le dernier des Français n’en veut pas. C’est-à-dire les métiers les plus salissants, voire ingrats. Supposant qu’une fois la France vidée de tous ses étrangers qu’ils soient en situation régulière ou non, à qui incombera de débarrasser le pays de ses saletés? Allons-nous voir Paul et Pierre s’adonner à la sale besogne ? On a vu dans quel état les villes françaises, notamment Marseille, qui s’est trouvée dernièrement sous un amas de détritus et d’odeur pestilentielle lorsque les techniciens de surface (joli euphémisme!) pour ne pas dire éboueurs ont décidé de faire grève. Plus que cela, quelle sera la situation de la France cinquième puissance mondiale, lorsque la matière grise étrangère aura quitté le pays comme le souhaite le sieur Claude Guéant, le ci-devant ministre de l’Intérieur? Il ne faut pas être grand clerc pour imaginer l’état de recul dans lequel se trouverait alors le pays. Si la France est aujourd’hui, le pays qu’on connait, c’est parce qu’’elle est riche de sa mixité, de l’apport des uns et des autres… Les têtes pensantes étrangères formées dans les universités françaises ou qui quittent leur pays pour faire profiter la France de leurs connaissances, de leur savoir-faire au détriment de leur propre pays, ce sont elles qui contribuent à l’essor intellectuel et de recherche de la France. Pour exemple, le CNRS, ces Centres de recherche où l’on trouve des chercheurs de différentes nationalités menant des activités dans divers domaines. La France, au-delà de la conjoncture électorale présidentielle, doit démontrer, plus de gratitude à l’égard des immigrés quel que soit leur rang ainsi qu’à leurs pays respectifs. Et puis n’oublions pas qu’il y a une diaspora française à l’étranger. Elle est estimée à quelque deux (2) millions. Que dire alors si les pays qui ont des ressortissants en France décidaient par mesure de rétorsion de renvoyer chez eux les Français qui, souvent, viennent concurrencer les nationaux chez eux avec des situations très confortables? Ils viendraient alors grossir les rangs de millions de chômeurs qui pointent déjà dans les ANPE.