L'Espagne qui a choisi l'austérité pour surmonter sa crise financière n'est pas sortie de l'auberge. Elle s'y enfonce encore plus de jour en jour. L'Agence américaine d'évaluation financière Standard&Poors a abaissé de deux crans la note de solvabilité financière de l'Espagne. Le ministre espagnole des Affaires étrangères vient de reconnaître que son pays est dans une crise de proportions immenses. D'ailleurs, l'Espagne a vu son taux de chômage grimper encore, atteignant le quart de la population active.
On comprend alors la montée du ressentiment, voire la colère de la population espagnole d'autant que l'austérité prônée par le gouvernement de droite au pouvoir a touché des secteurs comme la santé et l'éducation. Ce qui va à l'encontre des promesses électorales faites par le Premier ministre Rajoy.
Pour essayer de conjurer la montée de la crise financière, une réunion tripartite entre la Délégation européenne, le Parlement européen et le Conseil européen se tiendra au mois de mai pour débattre du projet de budget à soumettre aux pays concernés avant son adoption en novembre prochain.
En attendant, le président de la Banque centrale européenne affirme que l'envolée des prix des matières premières menace la stabilité économique.
Aussi, Mario Draghi laisse entendre que son institution pourrait apporter son soutien direct aux pays européens qui souffrent de difficultés financières.
La déclaration du président de la Banque centrale européenne intervient au moment où la controverse bat son plein en Europe sur la manière d'exécuter l'accord sur la discipline budgétaire décidé par le dernier sommet européen. Cette décision draconienne dont le défenseur est la chancelière allemande Angela Merkel et son allié le président français actuel, Nicolas Sarkozy qui en a même fait un principal thème de sa campagne électorale, est aujourd'hui remise en cause. Mario Draghi, a lui-même revu sa copie et se dit pour la croissance au lieu d'une austérité et d'une rigueur prônées.