-
Les Houthis annoncent 68 morts dans des frappes américaines sur un centre de détention de migrants
-
Le représentant de la Palestine devant la CIJ : Israël utilise le blocage de l'aide comme "arme de guerre" à Gaza
-
Un automobiliste fonce dans une foule au Canada et fait plusieurs morts
-
Une explosion dévastatrice dans le principal port d'Iran fait 25 morts et 1.000 blessés

«Les quartiers généraux du parti du Congrès National à Rumbek et à Wau ont été incendiés», a indiqué ce responsable sous couvert d’anonymat précisant que les manifestants étaient «en colère» après l’arrestation de responsables du SPLM (Mouvement populaire de libération du Soudan) à Khartoum.
Il n’a pas été fait état de blessés.
Wau est la capitale de la province de Bahr el-Ghazal occidental (sud-ouest) alors que Rumbek est celle de l’Etat des Lacs (sud).
Le secrétaire général du SPLM Pagan Amum ainsi que Yassir Arman et Abbas Gumma, d’autres responsables de l’ex-parti rebelle, aujourd’hui membre du gouvernement d’union nationale, ont été arrêtés par la police à leur arrivée devant le Parlement, à Omdurman, où était prévu un rassemblement pour réclamer des réformes démocratiques, selon des témoins.
M. Arman est secrétaire général adjoint du parti pour le nord du Soudan, alors que M. Gumma est secrétaire d’Etat au sein du ministère de l’Intérieur.
La police a arrêté plus de 70 manifestants, dont Siddig al-Tourabi, fils du vétéran de l’opposition islamiste Hassan al-Tourabi, et le responsable de la Santé au gouvernement local de Khartoum, Barmina Awrial (SPLM).
Le SPLM n’arrive pas à s’entendre avec le Parti du Congrès national du président Omar el-Béchir sur des réformes démocratiques en vue des élections d’avril 2010, -le premier scrutin multipartite depuis 24 ans-, et sur la loi qui doit encadrer le référendum de janvier 2011 sur la sécession du Sud-Soudan.
Ces réformes et cette loi sont des aspects phares de l’accord de paix ayant mis fin en 2005 à la guerre civile entre le Nord et le Sud du Soudan.
La police soudanaise avait averti l’opposition et les anciens rebelles sudistes que cette manifestation était «illégale».
«Quiconque participera à cette manifestation le fera en violation de la loi», avait dit dimanche soir un haut responsable de la police, Mohamed Babikir alors que Yassir Arman affirmait s’attendre à ce que «des milliers de personnes» y prennent part.
En milieu de matinée, plusieurs centaines de manifestants, suivis par des policiers armés, défilaient dans les rues de Khartoum et d’Omdurman, brandissant des banderoles proclamant: «Nous voulons notre liberté». La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule et a frappé certains manifestants à coups de bâton, selon des témoins.
Les forces de sécurité avaient aussi bloqué les routes d’accès au Parlement. Le pont reliant Khartoum à Omdurman, sur la rive occidentale du Nil, était également fermé, selon des témoins.
Le calme était revenu dans la capitale soudanaise dans l’après-midi.
La police de Khartoum a démenti dans un communiqué publié sur un site internet d’un organisme proche des services de sécurité, l’usage de gaz lacrymogènes ou de la force envers les manifestants.
Le Soudan, géant africain de 39 millions d’habitants dont près de 20 millions électeurs potentiels, est dirigé depuis 1989 par le président Béchir, mais n’a pas connu d’élections libres depuis 1986.
La période d’enregistrement des électeurs pour les scrutins -régional, législatif et présidentiel- d’avril, ouverte le 1er novembre, a été prorogée jusqu’à hier.