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La victime, un homme de 52 ans répondant au nom de Hassan Zaoui, avait certes fui le sinistre, mais il s’est ravisé, en décidant de braver le feu dans l’espoir de sauver une partie de ses biens. En vain.
Il n’était le seul à faire pareil. Nombre de sinistrés voulaient au moins récupérer leur argent et leurs documents administratifs mais ils ont été dissuadés par de fortes explosions qui ont égrené le sinistre.
35 bombonnes de gaz, toutes tailles confondues, stockées dans un bureau de tabac de la place avaient explosé les unes après les autres et alimenté d’autant plus dangereusement les flammes qui ne cessaient de happer les baraques, les réduisant en un tas de cendres fumantes. 46 baraques ont été, en effet, entièrement calcinées. Idem, pour le réseau d’électricité dont les lampadaires montés sur plions de bois ont fait long feu.
Les victimes, et particulièrement les jeunes, émettent des doutes qu’ils estiment raisonnés, sur l’origine du sinistre. Ils l’imputent à un acte délibéré de la part d’une ou de plusieurs personnes qui n’auraient trouvé mieux que jouer aux pyromanes pour les déloger sans bourse délier. Ceci d’autant plus, ajoutent-ils, que le déclenchement du nouvel incendie a coïncidé avec la période du tirage au sort organisé pour leur relogement en d’autres lieux et dans d’autres formes d’habitat et fait suite au sit-in auquel la plupart des résidents des carianes casablancais ont participé en vue de remettre sur les devants de la scène ce problème qui remonte tellement loin dans le temps que d’aucuns en situent la gestation au temps du Protectorat, comme en atteste le fait que le mot bidonville a été forgé à Casablanca. Pour le meilleur et, surtout, pour le pire.