L'ex-dirigeant libyen a été tué jeudi alors qu'il tentait de fuir la ville de Syrte. Depuis sa mort, sa dépouille, transférée à Misrata, avait été exposée au public et des milliers de Libyens ont défilé pendant quatre jours dans une chambre froide de cette ville martyre de la révolution libyenne. Compte tenu des allées et venues incessantes, la réfrigération n'était plus suffisante pour empêcher un début de décomposition des corps. Dans son testament, Mouammar Kadhafi avait demandé à reposer à Syrte, sa ville natale où il a trouvé la mort dans des conditions qui demeurent obscures après avoir été capturé par les combattants du CNT. Les chefs du CNT voulaient eux qu'il soit inhumé dans un endroit tenu secret pour éviter que sa sépulture ne devienne un lieu de pèlerinage pour ses partisans. La mort de Kadhafi et la prise de Syrte signent la fin de la guerre pour les ex-rebelles. Les Libyens doivent maintenant enclencher la reconstruction d’un pays divisé et en ruines.
Par ailleurs, plus de cent personnes ont trouvé la mort et au moins cinquante autres ont été blessées, dans l'explosion accidentelle d'un réservoir de carburant lundi soir à Syrte, a indiqué à l'AFP Leith Mohamed, un commandant du Conseil national de transition (CNT).
"Il y a eu une importante explosion et un grand incendie. Plus de 100 personnes ont été tuées et 50 autres blessées”, a déclaré M. Mohamed, faisant état de "dizaines de corps carbonisés". Selon lui, l'explosion s'est produite, alors que plusieurs dizaines de personnes faisaient la queue pour faire le plein de leur voiture, à proximité du réservoir."Nous ne sommes toujours pas en mesure d'éteindre l'incendie", a-t-il encore dit, ajoutant que l'explosion a été provoquée par une étincelle provenant d'un générateur d'électricité. De nombreux Libyens étaient venus ces derniers jours s'enquérir des leurs après la chute de Syrte, dernier bastion du dirigeant déchu Mouammar Kadhafi où il avait été tué jeudi, a précisé M. Mohamed. Après des semaines de bombardements de l'Otan et de combats, la ville de Syrte était dévastée, et toujours parsemée lundi de centaines de cadavres. Aucun bâtiment n'était indemne et des avenues entières étaient inondées par des canalisations éventrées. Les quelques centaines d'habitants revenus, pour la plupart seulement chercher quelques maigres affaires qui n'auraient pas été pillées, criaient leur colère contre les forces pro-CNT, l'Otan et le président français Nicolas Sarkozy, qui a été à la pointe de la mobilisation internationale.