Plaidoyer pour l'inscription de l’Aïta en tant que patrimoine culturel immatériel mondial

Lundi 28 Juillet 2025

Plaidoyer pour l'inscription de l’Aïta en tant que patrimoine culturel immatériel mondial
Les intervenants lors d'une conférence organisée vendredi à Casablanca, dans le cadre de la 2ᵉ édition du Festival de l’Aïta Marsaouia, ont souligné l’importance de l’inscription de l’Aïta en tant que patrimoine culturel immatériel mondial.

Les conférenciers ont mis en lumière la richesse artistique et symbolique de l’Aïta, composante essentielle de l’identité culturelle marocaine, plaidant pour une reconnaissance internationale à la hauteur de sa valeur patrimoniale.

Ils ont également évoqué les efforts déployés par les institutions culturelles et les acteurs associatifs en faveur de la sauvegarde, de la documentation et de la transmission de ce genre musical, tout en appelant à une mobilisation collective pour finaliser le dossier d’inscription auprès de l’UNESCO.

Dans une déclaration à la MAP, Ratiba Reigh Lma, professeure à l’Université Ibn Zohr d’Agadir, a indiqué que cette conférence a permis d'approfondir les connaissances sur l’Aïta, notamment dans sa forme Marsaouia, tout en examinant les conditions de son inscription en tant que patrimoine immatériel de l’humanité.

"Le mot Aïta renvoie à l’idée d’un appel ou d’un cri, un cri de mobilisation et un appel à l’attention. Cela montre que l’Aïta est fondamentalement un acte de communication sociale puissant", a-t-elle fait savoir.

Elle a, dans ce sens, mis l’accent sur l’importance d’une approche multidisciplinaire pour étudier les structures musicales de l’Aïta, à travers des données historiques, des éléments géographiques, des édifices anciens et des sites archéologiques, précisant qu’au Maroc, "on recense neuf formes principales de l’Aïta, notamment l’Aïta Hassaniya, l’Aïta Haouzia, la Marsaouia, la Mellalia ou encore la Zaâria".

Mme Reigh Lma a également noté que l’Aïta peut contribuer à révéler des repères historiques et géographiques précis, soutenant que l’Aïta, au-delà de son caractère artistique et populaire, constitue une véritable source de mémoire vivante, riche en informations historiques couvrant différentes périodes du Maroc.

De son côté, Azzeddine Kara, chercheur en patrimoine et cadre au ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, a mis l’accent sur l’importance d’une démarche méthodique et rigoureuse pour l’inscription de l’Aïta sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Cette réflexion, a-t-il expliqué, s’inscrit dans le cadre des standards définis par la Convention de 2003 de l’UNESCO, qui introduit une nouvelle approche axée sur la durabilité, en complément des conventions de 1972 et de 2001 relatives à la protection du patrimoine culturel subaquatique.

Abdelouahad Mouaddine, responsable à la Direction régionale de la culture à Casablanca, a pour sa part salué l’organisation de ce festival dédié à l’Aïta, dans la perspective de sa reconnaissance à l’échelle internationale.

"C’est une belle initiative qui mérite d’être soutenue dans le but de faire classer l’art de l’Aïta au patrimoine immatériel mondial", a-t-il affirmé, ajoutant que cette dynamique est portée par un engagement constant d’experts et de chercheurs.

Il a rappelé, à cet égard, que le ministère de la Culture a déjà engagé des démarches similaires pour la reconnaissance du Melhoun et d’autres composantes du patrimoine immatériel national, notant que "le ministère mobilise aujourd’hui tous les moyens disponibles pour accompagner cette ambition patrimoniale à travers des rencontres scientifiques et des forums de réflexion visant à éclairer l’opinion publique sur les procédures à suivre".

Organisée du 18 juillet au 2 août, dans les villes d’El Jadida, Médiouna et Casablanca, par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication et le Conseil de la région de Casablanca-Settat, en célébration de la Fête du Trône, cette 2ᵉ édition du Festival de l’Aïta Marsaouia vise à redonner ses lettres de noblesse à cet art à travers plusieurs soirées ouvertes au public, des conférences, des concours de talents, ainsi que diverses célébrations, hommages et activités parallèles.

Libé

Lu 129 fois


Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Actualité | Dossiers du weekend | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Chronique | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | TVLibe