“Petit corps ” de Laura Samani, un film riche en sensations

Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan


​Mehdi Ouassat
Mardi 14 Juin 2022

“Petit corps ” de Laura Samani, un film riche en sensations
Le long métrage  «Petit corps»  de Laura Samani a été projeté, lundi, dans le cadre de la compétition officielle du Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan. Le film, une coproduction italo-franco-slovène, raconte l’histoire de la jeune Agata qui accouche, dans l’Italie du tout début du XXe siècle, d’un bébé mort-né, condamné aux limbes.

Agata entend parler d’un endroit dans les montagnes, où les nourrissons peuvent être ramenés à la vie pour un seul souffle, pour les baptiser et sauver leur âme. Elle entreprend un voyage avec le petit corps de sa fille caché dans une boîte et rencontre Lynx, un garçon solitaire qui lui propose de l’aider. Ils se lancent dans une aventure qui leur permettra de frôler le miracle.

Religion, superstition, Laura Samani semble avoir un goût particulier pour le sujet, son court métrage remarqué de 2016 s’intitulait déjà «La Santa che dorme» ( la sainte dormante). Le titre de son premier long métrage, «Piccolo Corpo» (Petit corps) qui évoque à la fois la douceur du nouveau-né et l’horreur d’un corps sans vie, est emblématique du mélange de styles qu’elle adopte pour raconter le périple de ses personnages, entre vérisme et fantastique, une sorte de réalisme magique.

Elle réussit à transporter le spectateur dans un voyage troublant qui met en scène le passé pour mieux y refléter le présent.

La conception du film et son développement viennent appuyer cet effet de simplicité étudiée. Les décors naturels, l’éclairage à la lumière des bougies, le tournage dans la continuité, les costumes uniques aux teintes subtiles, le jeu des acteurs, les dialogues dans de multiples dialectes, tout est maîtrisé, pensé. Légende, conte populaire, Laura Samani joue avec les mythes, les codes, elle ne laisse pas au spectateur la possibilité de s’identifier aux personnages. Il est immergé dans l’univers que crée la réalisatrice, les odeurs, le froid, le chaud, la faim, la fatigue, la peur sont presque palpables. Un film de sensations.

Toujours dans le cadre des activités du 27ème Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan, le vernissage de l’exposition photographique «Alchimie archivistique» a eu lieu, lundi, au Centre d’art moderne. L’expo est consacrée à une selection rétrospéctive et partielle relative aux moments marquants dans le parcours du Festival. Elle reconstruit la mémoire d’une entreprise qui a débuté toute petite pour se reconvertir en un rendez-vous incontournable du cinéma méditérranéen. Une exposition qui raconte l’histoire d’un amour inconditionnel du cinéma. Le but étant de restituer, à travers un corpus de photographies, la trajectoire du Festival du cinéma méditérranéen, depuis les premiers moments d’émergence en 1986 jusqu’à aujourd’hui.

Pour Abdelkarim Chiguer, commissaire de l’exposition, «ce n’est que le début d’un projet ambitieux de puiser dans l’archive du festival des photos qui reflètent la place qu’il occupe désormais parmi les grandes manifestations cinématographiques internationales». «Nous espérons l’enrichir à l’avenir, au fur et à mesure des prochaines éditions», conclut-il.

DNES: Mehdi Ouassat


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