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Perte de vitesseAhmed Saaidi
Lundi 13 Février 2017
La tendance est certes universelle, mais elle est extrêmement accentuée au Maroc : le taux de syndicalisation des travailleurs est exceptionnellement bas voire insignifiant. Selon la dernière note d'information du HCP relative à la qualité de l'emploi en 2016, 96,6% des actifs occupés (10.282.000 personnes) ne sont pas affiliés à une organisation syndicale ou professionnelle, 94% en milieu urbain et 99% en milieu rural. La situation était quasiment identique en 2015. Lors du second trimestre de celle-ci,seuls 3,2% des actifs occupés étaient, en effet,syndiqués, 5,7% en milieu urbain et moins de 1% en milieu rural. Elle le fut sans que personne ne s’en émeuve outre mesure depuis tellement longtemps que l’on ne peut que regretter le peu de cas qui en a été fait à tous les niveaux et dénoncer pareille situation où précarité et dénis de droits se sont conjugués poursaper à jamaistoute velléité d’émancipation des travailleurs et entraver toute volonté de lutter de manière efficiente contre l’économie de la rente et l’informel via la mise des relations de travail au diapason de la modernité. Ceci d’autant plus que les nombreux écueils dressés devant l’action syndicale tant par les pouvoirs publics que le patronat, la balkanisation du champ syndical qui compte une trentaine d’organisations, l’importance de l’emploi agricole et l’apparition de nouvellesformes de travail et sa précarisation à outrance ne sont nullementfavorables à une reprise en main par lestravailleurs de leur propre destin. Au Maroc, le travail atypique n’a certes pas encore pris une très grande ampleur mais il progresse à pas de géant. L’intérim, qui est une composante de ces nouvelles formes d’emploi, est désormais une réalité patente et le recours de plus en plus accru à l’externalisation des activitésjugées non straté- giques commence à devenir la règle. Le déclin du niveau de syndicalisation au Maroc ne devrait cependant pas réjouir les entrepreneurs ou du moins ceux d’entre eux qui sontmodernes, conscients etsocialement engagés. C’est, en effet, un phénomène fort dangereux, car la contestation sociale, qui est potentiellement là, commence déjà à s’exprimer avec vigueur loin du regard ou du contrôle de ces organisations syndicales auxquellesl’article 8 de la Constitution a confié la tâche de contribuer à la défense et à la promotion des droits et desintérêtssocioéconomiques des catégories qu’elles représentent. Le tout en veillant à ce que le tissu productif national puisse continuer à créer de la valeur et, partant, de l’emploi et des richesses bien partagées.
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