Une Cour égyptienne a confirmé lundi les peines de trois ans de prison ferme infligées à trois figures de proue de la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak pour avoir enfreint une récente loi controversée limitant le droit de manifester.
Les trois militants avaient été arrêtés pour avoir manifesté sans autorisation de la police, comme l'exige la loi adoptée par les autorités mise en place par l'armée lors de l'éviction en juillet du président islamiste Mohamed Morsi. Ahmed Maher, fondateur du mouvement du 6 Avril, Mohamed Adel et Ahmed Douma ont été condamnés pour avoir organisé une manifestation non-autorisée et violente quelques jours après l'entrée en application de la loi en novembre. Ahmed Seif, avocat des trois militants, a annoncé qu'ils allaient se pourvoir en cassation, et qu'en cas d'échec, il saisirait la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples.
"Rien n'indique que l'Etat est disposé à desserrer son étau", a-t-il déclaré à l'AFP après l'annonce de la décision.
En décembre, la condamnation en première instance de ces trois militants, membres d'une coalition ayant soutenu la destitution de M. Morsi, avait suscité l'inquiétude de voir l'Egypte renouer avec l'autoritarisme.
Le nouvel homme fort du pays, Abdel Fattah Al-Sissi, et grand favori de l'élection présidentielle des 26/27 mai, a promis qu'il n'y aurait pas de "retour" à l'ère Moubarak.
Mais les militants laïcs sont de plus en plus touchés par la répression de l'opposition, qui visait au départ les islamistes, dont plus de 1.400 ont été tués selon Amnesty International, et qui a envoyé quelque 15.000 personnes en prison.
Un autre militant de gauche en vue, Alaa Abdel Fattah, est lui aussi poursuivi, après des mois de détention préventive, pour avoir manifesté sans autorisation.
Par ailleurs, le parquet égyptien a décidé dimanche de renvoyer devant la justice le frère du chef d'Al-Qaïda et 67 autres personnes pour formation d'un "groupe terroriste" en vue d'attaquer des installations gouvernementales, les forces de sécurité et des chrétiens, selon les médias officiels.
Mohamed Al-Zawahiri frère du chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri-- avait été arrêté en août dernier pour "soutien" au président islamiste Mohamed Morsi, qui a été destitué par l'armée en juillet et comparaît actuellement dans plusieurs procès.
Les 68 personnes sont accusées d'avoir créé un "groupe terroriste lié à Al-Qaïda" ayant préparé des attaques contre des installations gouvernementales, les services de sécurité et la communauté chrétienne, en vue de "propager le chaos et nuire à la sécurité" du pays, a rapporté l'agence Mena.