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Pas de trêve de l’Aïd au RNI : Les détracteurs de Mansouri passent à la vitesse supérieure


Narjis Rerhaye
Lundi 28 Septembre 2009

Pas de trêve de l’Aïd au RNI : Les détracteurs de Mansouri passent à la vitesse supérieure
Au Rassemblement national des indépendants, la trêve des confiseurs aura été de courte durée. Aussitôt l’Aïd et ses vœux de circonstances passés, un vent de fronde souffle sur cette formation politique de la majorité. Le président du RNI, Mustapha Mansouri, a beau minimiser les faits en jouant la partition de l’unité sur fond de succès électoraux, ses détracteurs, menés principalement par l’argentier du Royaume, Salaheddine Mezouar, ont repris de plus belle leurs réunions sur le thème du devenir, incertain de leur point de vue, de ce parti qui se proclame de la génération de la Marche Verte.
Durant tout le mois de Ramadan, les opposants de Mustapha Mansouri, qui se présentent volontiers comme des cadres dirigeants du RNI, ont multiplié les rencontres à domicile. «Il fallait aller au-delà de la sortie médiatique de S. Mezouar qui est loin d’être une affaire d’humeur ou de mauvaise humeur. Notre démarche s’inscrit dans un vrai projet de restructuration de notre parti qui est en perte d’identité. La sonnette d’alarme est tirée et ils sont de plus en plus nombreux les militants qui fustigent la léthargie du RNI, son absence de projet politique et sociétal et son incapacité à mettre en place un vrai système de gouvernance. Les adhérents sont livrés à eux-mêmes. Résultat, l’émergence d’une élite politique, engagée, issue de nos rangs, relève de la chimère. Il faut bien l’admettre, le RNI s’est contenté de résultats électoraux, oubliant le plus important, c'est-à-dire l’ancrage dans un projet de société de démocratie et modernité », explique l’ancien ministre et membre du comité exécutif du Rassemblement, Rachid Talbi Alami.
Aujourd’hui, ces cadres en colère ont lancé un appel public –que l’Agence Maghreb arabe presse, d’habitude si frileuse, a étrangement mis en ligne. Un appel donc pour demander « l’ouverture d’un débat large et responsable sur la situation du RNI, son cheminement et ses perspectives ainsi que sur la consolidation et la préservation de son autonomie de décision et de son entité, outre sa défense contre ses détracteurs et la fin de l’hémorragie qui le menace ».
La revendication ne souffre la moindre ambiguïté. Les auteurs de l’appel- des membres fondateurs du parti, des députés, des conseillers, des ministres, des cadres- veulent visiblement sauver un parti incapable de se «positionner politiquement» et de «marquer sa singularité ». 
Reconstruire pour rebondir
Où va le RNI et que faut-il en faire ? Derrière ce questionnement politico-existentiel, c’est toute la gestion du Président Mustapha –que Libération a tenté vainement de joindre- qui est remise en cause. Ceux et celles de l’appel parlent ouvertement de la gestion autocratique du successeur de Ahmed Osman, de prises de décision sans concertation, d’instances du parti qui ne se réunissent pas. Dans l’appel adressé aux militants, sont également pointées «la gestion anarchique des échéances électorales, l’absence d’encadrement, d’orientation et de soutien aux candidats ainsi que la conclusion de coalitions conjoncturelles ou guidées par des intérêts aux antipodes du projet démocratique moderniste.»
Face à l’inertie des structures et à des élus du parti qui claquent la porte, les initiateurs de l’appel qui refusent de dévoiler leur nombre, entendent bien s’organiser et remettre de l’ordre dans la maison RNI. « Il faut que l’hémorragie cesse. Nous devons faire en sorte de garder nos militants et qu’ils ne rejoignent pas d’autres chapelles qu’ils jugent plus séduisantes et accueillantes. Ceux qui affirment que notre courant est suscité, manipulé par le Parti Authenticité et Modernité ont tout faux. C’est précisément pour contrer le PAM que notre mouvement a vu le jour », soutient Rachid Talbi Alami.
Mouvement ou courant, opposants ou réformateurs, le RNI serait-il en train de faire sa révolution de l’intérieur. Une révolution de velours où les uns et les autres se défendent de vouloir se faire calife à la place du calife et encore moins de mener un combat de chef.
« Nous nous inscrivons dans l’optique de 2012. Une échéance qui se prépare dès aujourd’hui. Nous avons de grandes ambitions pour notre famille politique qui ne doit plus jouer les forces d’appoint », conclut  notre interlocuteur qui rêve à voix haute d’un RNI chef de la majorité...
En attendant 2012 et ses échéances, toute la question aujourd’hui est de savoir si l’appel des RNIstes réformateurs va être entendu.



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