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Pas d’enquête complémentaire dans l’affaire “Belliraj” : Des témoins devraient être convoqués le 21 mai


Narjis Rerhaye
Vendredi 14 Mai 2010

C’est une longue audience qui s’est tenue mercredi 12 mai à la Cour d’appel de Salé. Le procès des 35 personnes  poursuivies dans le cadre du réseau Belliraj  et dont font partie  les politiques Moatassim, Regala, Marouani, Maa El Ainine Laabidala et Sriti, a repris depuis une quinzaine de jours. Et tous, les prévenus, les familles et les avocats, veulent croire à la fin d’une tension. Après une longue et difficile grève de la faim des dirigeants politiques incarcérés depuis deux ans pour protester contre un procès qu’ils estiment inique et sans garantie de leurs droits et le retrait de leur défense, une sorte de trêve s’est annoncée. Les uns et les autres –ministère, magistrats, prévenus- ont multiplié les gages de bonne volonté. Le procès a donc repris, presque dans la sérénité avec le dépôt des requêtes du collectif des avocats des politiques, déjà lourdement condamnés en première instance.
Ce mercredi 12, le Parquet général devait donc se prononcer sur les demandes de l’ouverture d’une enquête complémentaire déposées par la défense de MM. Moatassim, Marouani, Laabidala, Regala et Sriti. On s’en souvient, et selon la version officielle l’affaire Belliraj a révélé d’autres affaires, résolues ou pas, fonctionnant ainsi sur le principe des poupées russes, s’emboîtant les unes aux autres. C’est ainsi, et toujours selon la version de la police judiciaire adoptée ensuite par le parquet, la tentative de l’attaque d’un convoi de fonds près de Makro à Casablanca, en 1994, et celle  d’assassinat en 2000, toujours à Casablanca,  du juif marocain Babi Azenkot, seraient également liées au réseau Belliraj. Si la première affaire a été jugée à Fès en 1995 dans le cadre de l’attentat de l’hôtel Asni à Marrakech, la seconde a été par contre classée, les auteurs de l’agression n’ayant jamais été retrouvés. C’est précisément sur ces points ainsi que sur un voyage supposé de Maa El Ainine Laabidala en Belgique, en 1992, où il aurait rencontré le Belgo-marocain Belliraj que les avocats des politiques ont demandé une enquête complémentaire. « C’est à l’Etat d’apporter la preuve du voyage de notre client et ce en produisant son passeport dûment cacheté par la police des frontières », fait valoir la défense.
A la surprise générale, le parquet a plaidé le rejet de toute enquête complémentaire. A moins que la Cour, précise le procureur,  ne juge nécessaire un éclaircissement sur tel ou tel autre point. Ni le dossier Makro, ni la tentative d’assassinat de M. Azenkot ni le voyage belge de M. Laabidala ne feront donc l’objet d’une nouvelle enquête.

« C’est d’autant plus grave que pour l’affaire de Makro, il y a eu procès et des personnes ont été jugées et condamnées.

Aujourd’hui on nous dit que tout cela est lié à l’affaire Belliraj. Il y a au moins le principe de l’autorité de la chose jugée qui est ici mis à mal si le parquet ne veut pas apporter la preuve de ce qu’il avance. Les personnes qui ont été condamnées dans un jugement définitif  sont-elles les bonnes personnes ? Quant à l’agresseur de M. Azenkot, les témoins ont parlé d’un homme blond et avec des tâches de rousseur. Aucun des 35 accusés du dossier Belliraj ne répond à cette description. Tout ce que nos clients demandent, c’est que soit apportée la preuve de leur culpabilité avec l’ouverture d’une enquête complémentaire », soutient avec force le bâtonnier Abderrahim Jamaï.
La Cour donnera (presque) raison au parquet. Aux environs de 17 heures, les magistrats achèvent leur délibéré et rendent leur verdict. Pas d’enquête complémentaire mais convocation de 4 témoins dans le cadre de l’attaque du convoi de fonds et de l’agression commise contre M. Azenkot. Une victoire à la Pyrrhus pour la défense des 5 politiques qui a droit à des témoins mais pas à une enquête. Une défense  qui se demande aujourd’hui quels témoins seront convoqués à la barre 16 ans après les faits en ce qui concerne l’attaque du convoi de fonds et 10 ans après l’agression de M. Azenkot. « Ces témoins seront-ils retrouvés ? Se souviennent-ils encore avec précision des faits ? Que pourront-ils bien dire alors qu’autant de temps s’est écoulé ? » s’interroge l’avocat Abderrahim Jamaï.
Réponse le 21, date d’une audience qui s’annonce déjà tendue…


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