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Il dévoile tout, son bonheur comme ses misères. Il expose ses amours vécus publiquement avec des écrivains connus et reconnus ou, dans l’intimité, avec des lecteurs anonymes, des moments de complicité et de partage. Mais l’ombre des autodafés envahit rapidement cette mémoire meurtrie pour faire jaillir les images d’Averroès persécuté à Cordoue et celles du nazi Goebbels haranguant la foule et brûlant des milliers d’ouvrages à Berlin.
Les secrets de la Brigade anti-livres et les menaces qui pèsent sur l’écrit sont alors dévoilés par un livre qui n’hésite pas à reconnaître aussi ses propres crimes, notamment l’assassinat d’un certain Jahiz.
Sur les pages du roman, on peut lire l’extrait suivant: “Je suis un livre. Je suis menacé, il est urgent de tout consigner avant mon extinction. Pour la postérité, il faut que je vous dise toute la vérité sur moi et sur les miens. Nous sommes une population de quelques millions d’habitants sur cette planète et nous sommes de plus en plus persécutés. Je ne suis pas sûr que nous soyons totalement détruits, mais il est urgent de faire ce “testament”. Testament est peut-être un bien grand mot pour ce que je compte faire, mais je n’en trouve pas d’autres pour le moment. Je suis tout à fait conscient de mes limites, je ne pourrais jamais réussir à accomplir le tour total de la chose en question, je ne dispose pas de la force nécessaire pour une telle entreprise et je peux m’éteindre à n’importe quel moment. J’écris dans l’urgence avec le peu de forces qui me reste”.
Pour Jean Zaganiaris, Abdellah Baïda nous fait entrer, à travers ce roman, dans la peau d’un livre qui parle, “qui raconte sa vie, nous emmène dans des mondes imaginaires à travers des époques et des espaces différents. On rencontre Averroès, Stefan Zweig, la bibliothèque d’Alexandrie mais aussi ces lecteurs anonymes, inconnus mais néanmoins passionnés, sans lesquels le livre n’existerait pas.”
Pour sa part, l’auteur marocain Mamoun Lahbabi estime que le roman de Baïda nous plonge dans l’univers d’heurs et de malheurs de cet objet miraculeux appelé livre, et dans lequel, miraculeusement, a été déposée notre Histoire, ajoutant qu’il s’agit d’un hymne au livre et d’un cri d’espérance pour l’écrin le plus précieux de nos existences
Abdellah Baïda, romancier, nouvelliste et essayiste marocain, est également l’auteur de “Les Voix de Khaïr-Eddine” (2007), “Au fil des livres, chroniques de littérature marocaine de langue française” (2011), “Le Dernier salto” (2014) et “Nom d’un chien” (2016). En 2012, Abdellah Baïda a été décoré des insignes de chevalier dans l’ordre des arts et des lettres de la République française.